S07E02 Ankh Les Dieux d’Egypte

Il était attendu ce jeu. Ankh Les Dieux d’Egypte est la fin de la trilogie de l’excellentissime auteur de jeux Eric M. Lang. Ses 2 premiers opus, Blood Rage (S03E10 et S06E02) et Rising Sun (S03E16) ont déjà été joués (et appréciés) aux Bob Games.

Les 5 fidèles compagnons des Bob Games étaient présents pour cette grande première (le jeu en version Kickstarter venait d’être livré il y a quelques semaines seulement) et une certaine effervescence régnait autour de la table au début de la partie. Que nous avait dont concocté ce cher Eric ?

Des sacrés figurines déjà posées lors de la mise en place

Commençons par le commencement ou plutôt : « Au début, il y eu Rê… (ou Râ) ». Nous sommes des dieux d’Egypte, rien que cela. Et nous souhaitons tous devenir LE Dieu, seul et unique. Pour parvenir à nos fins, nous allons disposer du peuple égyptien, les fidèles adorateurs, représentés par des jetons (c’est en gros l’argent du jeu), mais aussi de terribles guerriers, et de certains « monstres » classiques de l’ancienne Egypte, que l’on appelle ici les Gardiens, de la momie au scorpion géant, en passant par le sphinx. Bien sûr, la divinité est également représentée physiquement sur le plateau par une figurine type Burj Khalifa. Tout cela devrait nous aider à ne pas tomber dans l’oubli du peuple et ainsi gagner la partie. Tout se déroule sur un plateau représentant le delta du Nil, coupé en plusieurs régions, composé d’hexagones qui peuvent être fertiles (en vert), désertique (en jaune) ou d’eau (en bleu, forcément).

Plateau d’Isis

En plus de tout cela, il y a également 3 monuments (obélisque, pyramide et temples) que l’on devra occuper, construire et conquérir pour s’octroyer de précieux jetons du peuple. Ces monuments représentent une part très stratégique et importante du jeu. Et comment on joue ? Une fois encore, l’auteur arrive à nous plonger dans un jeu aux règles simples mais au jeu non simpliste (le fameux adage, easy to learn, hard to master). En effet, à son tour, le joueur doit simplement choisir 2 actions parmi 4… c’est tout ? Pas tout à fait. Sur le plateau des actions et des événements, on y trouve 4 actions, dans l’ordre :

  1. Déplacement des figurines : dieu, gardiens ou guerriers.
  2. Invocation des figurines : gardiens ou guerriers, le dieu étant immortel.
  3. Gain de fidèles adorateurs : dont le nombre recruté dépendra des figurines que l’on possède, qui touchent un monument sous notre contrôle ou neutre.
  4. Acquisition du pouvoir du Ankh : qui nous apporte plusieurs avantages : d’une part, 2 pouvoirs (sur 4 disponibles) pour chaque 3 niveaux du Ankh et, d’autre part, la possibilité de recruter un Gardien. D’ailleurs, concernant ce recrutement de gardiens, ils sont en nombre limité et il y a donc une sorte de course pour en acquérir. On s’est d’ailleurs posé la question du déséquilibre de commencer en dernier car les gardiens avaient été acquis par les joueurs ayant commencé la partie… cela a généré une certaine frustration…
Plateaux des actions, des événements et de la dévotion

Mais cela ne s’arrête pas là car lorsque l’on choisit une action, on déplace le jeton de l’action sur le plateau ad’hoc et, s’il arrive en bout de piste, cela déclenche un événement qui peut être clairement favorable au joueur en question ou alors un événement de groupe que l’on nomme tout simplement la guerre… Vous l’aurez compris, c’est plus complexe que l’on pense au départ car nos actions peuvent avantager le joueur suivant et il faudra donc choisir ses actions en conséquence (un petit jeu du cœur ou de la raison…).

Premier combat entre divinités

En parlant de guerre, c’est clairement le système central du jeu, là où tout se joue. Nous disposons tous du même jeu de 7 cartes de batailles différentes, qui représente la stratégie pour chaque combat. Et des combats, il va y en avoir car nous combattrons dans chaque zone où nous avons une figurine de notre faction dans les différentes régions (régions qui ne cessent d’augmenter au fil de la partie grâce aux événements de caravanes de chameaux… oui, je ne peux pas vous parler de tout, vous n’avez qu’à lire les règles). Les combats sont très importants car c’est ici que les points de dévotion (les points de victoires du jeu) peuvent prendre l’ascenseur. Et c’est là que l’on comprend qu’on ne joue pas à Blood Rage ou a Rising Sun, ici on doit forcément réfléchir, optimiser et ne faire confiance qu’à nous même. Pas de hasard ici mais un gros jeu d’opportunité à saisir. Il y a un gros risque d’analysis paralysis… ce moment tant redouté par les joueurs du monde entier…

2 cartes de combat parmi les 7 disponibles

Une dernière chose avant de parler de la partie, il faut vous parler du système des événements spéciaux. Il y a 5 guerres en tout de programmées dans les événements. Si les 2 premières sont « gratuites », les 2 suivantes ont une grosse influence sur le jeu… A la 3ème guerre, les 2 joueurs les plus mauvais (osons le dire) sur la piste de dévotion vont être fusionnés… oui. Ils vont se rejoindre afin de se donner plus de chances de pouvoir remonter la pente, sauf que la fusion se fait au niveau du joueur le plus faible et, donc, si le joueur le plus faible est très loin des autres, ça condamne automatiquement 2 joueurs à une fin de partie inintéressante. Mais pas tout à fait car, du coup, ils pourront influencer le jeu en faveur de qui ils veulent (genre tel joueur m’a attaqué, je vais l’attaquer de manière irrationnelle juste pour faire ch… et laisser gagner les autres joueurs… HE HE (rire sadique)). Bof bof comme mécanisme… ça aurait été tellement plus drôle la fusion par le haut… (à tester). Et enfin, à la fin de la 4ème guerre, tous les joueurs qui se trouveront encore dans la partie rouge de la piste de dévotion (environ les 2/3 de la piste) sont éliminés de la partie… Bon salut les gars, je suis éliminé, je vous emm… et je rentre chez moi… Bof bof comme mécanisme… mais pas forcément. Peut-être que l’auteur a voulu justement éliminer les joueurs inutiles pour la dernière bataille et éviter des comportements irrationnels pouvant polluer (et frustrer) les meilleurs joueurs. A méditer…

La Momie, un des 3 Gardiens de la partie

Bref, le matériel est de toute beauté et les figurines, majestueuses et splendides, ne gênent pas la lisibilité du jeu (vu la taille, c’est toujours la crainte). Le jeu se termine quand un joueur a atteint le haut de la piste de dévotions (les points de victoire) ou lorsque le plateau des événements arrive en bout de course et tout le monde rentre chez soi avec sa joie ou sa peine ou sa frustration… à choix en fonction de l’issue de la partie.

Ça chauffe en zone 5 en ce moment, 4 factions sur 5 vont se livrer bataille

Et la partie ?? Disons que pour une première partie à 5 joueurs, avec les règles, nous en avons eu pour 5 heures et 30 minutes. C’est long. Très long. Trop Long ? Certainement. Et c’était bien ? Oui. Enfin. Presque. Explication. Dès les premières minutes, on a tous compris que nous n’étions pas en face d’un des 2 autres jeux de la trilogie cités plus haut. Ce jeu est froid et sans émotions, c’est une partie d’échecs à plusieurs joueurs où le but est de placer ses pions et de préparer les phases de batailles. Attention, ce jeu n’est pas mauvais, loin de là, bien au contraire, mais il n’y a pas de hasard (ou très peu).

Le plateau après 3 heures de jeu

La partie de Tchi
Son jeu : Une partie discrète sur toute la ligne. Il n’a pas mal joué mais il n’a tout simplement pas optimisé au maximum et cela se paie au prix fort dans ce jeu.
Son moment fort : La victoire dans la guerre avec Minh pour ne pas terminer 4ème et se faire fusionner avec le 5ème qui était dans l’abysse du plateau de dévotions.
Son placement final : Troisième, classement qu’il a déjà oublié.

La partie de Minh
Son jeu : Frustration extrême de commencer la partie en tant que 5ème joueur car ça le désavantage (et il a probablement raison). Grand perdant de la course aux Gardiens (ils sont en nombre limité et il n’en a pas eu) et grand perdant dans la bataille avec Tchi pour atteindre la troisième place.
Son moment fort : Son accumulation de jetons d’adorateurs qui lui permettait de « décider » en cas d’invasion de sauterelles. Et c’est tout.
Son placement final : Quatrième et dernier avec l’autre joueur fusionné. Un classement inhabituel pour lui. Il était présent mais n’était tout simplement pas là.

La partie de Stéphane
Son jeu : Pas en partie. Tout simplement.
Son moment fort : Sa fusion en tant que dernier joueur, complètement largué en queue de peloton, avec Minh et qui a par conséquent éliminé ce dernier du jeu. Bravo, peu de joueurs peuvent se vanter d’avoir éliminé Minh d’une partie…
Son placement final : Quatrième et dernier avec l’autre joueur fusionné. Une partie à oublier.

La partie de Bob
Son jeu : Discrétion et politique des « petits points ». Pas de coup d’éclats, pas de coup de maître, juste une bonne vision du jeu et de l’opportunisme. Sans plus.
Son moment fort : Sa course en tête du début à juste pas la fin. Tout le monde pensait qu’il courrait vers la victoire, lui y compris, mais finalement pas.
Son placement final : Deuxième, coiffé au poteau au dernier coup.

La partie de Stefano
Son jeu : Passionné, comme à son habitude. Il a bien cerné le jeu, il a bien préparé ses batailles et il y a cru jusqu’au bout.
Son moment fort : Quand il a marqué 8 points de dévotions en une seule bataille, revenant ainsi dans le sillage de Bob, et quand il a dépassé Bob dans le dernier combat sur un coup de maître. Quel talent.
Son placement final : Premier, victoire méritée, bravo !

Mais si on vous dit que ça reste lisible, croyez-nous 🙂

Enfin, je ne résiste pas à vous poster cette vidéo qui a bercé toute la partie sur un air de « Ankh-Ku-Kai »… Désolé… je suis déjà sorti…

Et à bientôt !

7 réflexions sur “S07E02 Ankh Les Dieux d’Egypte

  1. Merci Daniel pour cet analyse originale.
    C’est toujours sympa de te lire.
    Et OUI, ca donne envie d’y revenir, D’engager des combats avec de somptueuses figurines.
    Avec peut-être quelques adaptations de règles?
    On remet ca quand tu veux.

    J’aime

Laisser un commentaire