S08E09 Brass Birmingham

Aujourd’hui, c’est du lourd. Aujourd’hui, c’est ni plus ni moins que le numéro 2 mondial au classement BGG qui se présente sur la table (et même numéro 1 en jeux de stratégie). Autant dire que les attentes des joueurs sont fortes pour ce Brass Birmingham, jeu de Martin Wallace, édité chez Roxley Games et francisé chez Fun Forge, qui est une réimplantation du Brass originel avec quelques règles en plus.

Son petit frère, Brass Lancashire, a déjà été testé aux Bobgames en saison 4 (S04E12) avec un bon souvenir dans la mémoire des joueurs. Est-ce que ce sentiment sera le même après la partie ?

Plateau individuel des joueurs, c’est chargé de tuiles industries

C’est quoi ?

Brass: Birmingham, le successeur de l’acclamé Brass: Lancashire, raconte l’histoire de féroces entrepreneurs de Birmingham et de ses environs pendant la révolution industrielle en Angleterre, entre 1770 et 1870. Dans cette suite (ndlr : de Brass Lancashire), vous développerez votre empire en établissant des liaisons navales et ferroviaires, et en construisant ainsi qu’en développant diverses industries, notamment des filatures de coton, des mines de charbon, des usines sidérurgiques, des manufactures, des usines de céramique et des brasseries.

Roxley Games

Vous l’avez compris, nous sommes en pleine révolution industrielle et il n’y a pas de place pour les pleureuses et les gentils. Il faut se montrer opportuniste et bien éveillé pendant la partie car le nombre de tours est limité et le plateau se remplit vite à 4 joueurs.

Comment ?

Comme son cadet, une partie se déroule en 2 parties, presque identiques, à savoir la Période des canaux (1770-1830) et la Période des chemins de fer (1830-1870). A la fin de la première période, on effectue un premier décompte et on réinitialise partiellement le plateau. A la fin de la deuxième période, on refait un décompte et celui avec le plus de points de victoire est déclaré vainqueur. Simple.

Ça s’agite beaucoup autour de Birmingham

A chaque manche, le joueur actif choisit 2 actions parmi les actions décrites ci-dessous. Et pour chaque action, il faut soit défausser une carte permettant de réaliser l’action, soit défausser n’importe quelle carte. Ensuite, on recomplète sa main tant qu’il y a des cartes en jeu. En fin de manche, on détermine le nouvel ordre de la manche suivante (celui qui aura dépensé le plus se retrouvera dernier à jouer) et on perçoit le revenu. Quand la pioche des cartes est vide, on termine la période en cours avec les cartes en mains jusqu’à ne plus en avoir. Une période dure donc entre 8 à 10 manches en fonction du nombre de joueurs.

Construction : Qui permet de placer une tuile industrie de son plateau individuel sur le plateau principal, à un emplacement autorisé et en payant le coût.

Poser un réseau : Qui permet de poser un canal (en première période) / un ou deux chemin(s) de fer (en deuxième période) en payant le coût.

Développement : Qui permet de supprimer certaines tuiles industries du plateau individuel afin d’accéder ensuite à des industries de niveau supérieur.

Vente : Qui permet de vendre la production d’une industrie et de remporter des revenus et des points de victoire en fin de période.

Emprunt : Qui permet d’emprunter de l’argent à la banque en diminuant son niveau de revenu de 3.

Prospection : Qui permet de défausser deux cartes de sa main pour piocher deux cartes bonus.

Une carte bonus « Lieu »

Le jeu est basé autour de différentes cartes que l’on reçoit en début de période. Il existe 2 types de cartes : les lieux et les industries. Chaque lieu permet de réaliser l’action souhaitée dans la ville inscrite (par exemple, la carte Birmigham permet de construire n’importe quelle industrie à Birmingham) et chaque industrie permet de construire l’industrie inscrite dans une ville reliée par un réseau de transport personnel (donc on ne peut pas utiliser le réseau des autres).

Les ressources, autre point important du jeu

Les cartes sont centrales au jeu mais les ressources le sont tout autant. En effet, pour réaliser la plupart des actions, il va falloir utiliser des ressources. Et ces ressources ne se trouvent pas dans une réserve personnelle mais directement sur le plateau central. On peut donc gaiement aller prendre une ressource posée par un autre joueur sur une de ses industries sans aucune possibilité de s’opposer. Bien sûr, ce « vol » donne quand même un avantage au possesseur de la ressource car, quand son industrie en sera vidée, elle sera automatiquement « retournée » (et donc donnera des revenus et des points de victoire). Si aucune ressource n’est disponible chez les joueurs, on peut, si le réseau global de tout le monde le permet (connexion dans une mine de charbon ou dans une usine sidérurgique), acheter des ressources en payant le prix actuel du marché, qui est basé sur la quantité disponible (plus il y en a, moins c’est cher, vive le capitalisme).

Plateau principal en fin de première période

Autre ressource, la bière. Pour des raisons historiques, la bière était moins rare que l’eau potable en cette période et donc elle était bue par l’ensemble des communautés travaillant dans le développement industriel. Dans Brass Birmingham, elle est une sorte de denrée rare, ultra précieuse, qui s’utilise dans certaines actions et qui se « vole » très bien. Son acquisition ou un habile cambriolage feront de vous un homme avide de pouvoir et de puissance. En gros, vous réussirez un joli coup.

L’ordre du tour est donc déterminé par les dépenses de la manche précédente

Et alors ?

Quand on est numéro 2 mondial au classement BGG, on ne peut pas terminer la partie comme dans les « Aventuriers du Rail » !!!

Bob

N’y allons pas par 4 chemins, le sentiment est mitigé. Très mitigé. Trop.

Primo. Le hasard (et donc la chance) est clairement présent dans le jeu avec le tirage des cartes. Les cartes que l’on tient en main vont orienter le déroulement des actions pendant la partie. Rien de grave à cela, ça sous-entend qu’il faut s’adapter et profiter des opportunités qui se présentent à nous. Mais, en cas de grosse malchance aux tirages, ne pas posséder certaines cartes va clairement faussé le jeu. Alors oui, on peut aller chercher 2 cartes bonus, mais cela coûte une action quand même. C’est cher payé.

La ville d’Oxford. Centre névralgique de la vente de charbon, de marchandises et de la filature de coton

Secundo. Le thème. Mais où sommes-nous ?! Nous sommes à la recherche de la carte qui porte le bon nom de ville. Ou à la recherche de la carte avec l’industrie qui ressemble à celle sur mon plateau individuel. Vite, il y a une bière qui traîne, je vais la voler. HE HE HE. Elle me servira à vendre mon filage de coton pour augmenter mes revenus. Mais de dieu, que vient faire cette bière dans le jeu !! Ça joue ou bien ?! Pourquoi je dois boire une bière pour vendre une industrie de coton. Mais où est le thème ? Nous sommes partout, mais pas en Angleterre pendant la révolution industrielle. On aurait des punaises de lit qui doivent coloniser une nouvelle literie, ce serait pareil (oh la la, du sang !! vite, allons le prendre).

Plateau en fin de partie

Tertio. Les emprunts. Véritable aberration du jeu. On peut avoir tout le fric que l’on souhaite en s’endettant sans jamais rembourser (bravo le message). Les revenus ne servent à rien en finalité de partie, il faut donc les faire descendre en empruntant à tout va. C’est peut-être la thématique la mieux réussie pour la période historique mais c’est complètement raté en terme de jouabilité et d’intérêt du jeu. Nul.

Quarto. Les Aventuriers du Rail. Véritable monument du jeu de société. Brass Birmingham devait être jaloux de sa notoriété et a décidé de « plagier » son modus operandi. Si, en deuxième période, vous ne savez plus quoi faire, alors construisez des rails partout ! Même si c’est inutile, ça va forcément bloquer les autres à un moment donné. Et en plus, on marquera plein de points de victoire sans rien faire car les autres devront développer leurs industries car bloqués… Beurk.

Deuxième période : les Aventuriers du Rail dans toute sa splendeur

Quinto. C’est trop foncé. C’est moche. (avis purement objectif :-D)

Bref, c’est volontairement exagéré comme avis personnel, il y a même une pointe de deuxième degré, mais la désillusion a été grande, certainement trop, notamment au vue du classement BGG. Voilà une belle leçon à tirer :

Ce n’est pas parce que le monde ludique adoube un jeu, que ce jeu ne sera pas une daube à mes yeux.

Et la partie ? Ah oui ! En voici le résumé :

Quatre petits joueurs s’en furent jouer (Minh, Stefano, Stéphane et Bob),
L’un d’eux joua inconsidérément à s’en perdre définitivement
N’en resta plus que trois.

Trois petits audacieux tentèrent la victoire,
L’un deux joua aux Aventuriers du Rail et obtint la route la plus longue (mais se trompa de jeu)
N’en resta plus que deux.

Deux petits obstinés se lancèrent dans 2 stratégies différentes,
L’un deux trébucha sur la route la plus longue et perdit son tour (et la partie)
N’en resta plus qu’un.

Un petit minou resta bien seul,
Peu importe, en finalité c’est toujours lui qui gagne.

Bobatha Christie

Et qu’en pensent les autres joueurs ?

Stefano
Depuis le temps que j’avais envie d’y jouer à celui-là.
Mais en fait pourquoi? Peut-être de réputation? Sûrement pour son thème et son esthétique sombre. Probablement pour les mécaniques qu’il m’offrirait.

En tout cas, j’ai pas été déçu. Tout fonctionne à merveille à mon avis. Mais une fois de plus, on se tord les méninges à n’en plus finir… surtout avec le groupe de joueurs autour de la table… avec qui, si tu veux pas finir à la rue, faudra essayer de rentabiliser un max et, comme d’hab, avoir une vision à long terme. Et c’est là le problème de ces premières parties. Tu découvres le jeu, mais tu ne veux pas te faire bouffer par Minh, alors la partie devient longue, trop longue pour une partie découverte…..Dommage.

Ce que j’ai vraiment apprécié:
1 - Tu utilises tout ce que les autres joueurs ont crée (voie de transport, Usine de production….)
2 - Le plaisir de produire, acheminer, livrer et améliorer est présent tout au long de la partie.
3 - Tu peux presque toujours faire ce que tu veux, car les possibilités sont vraiment nombreuses.
4 - Scoring simple et claire, sans les insupportables salades de points qui n’ont aucun sens dans les jeux de société.
5 - A quatre joueurs, c’est TOP.

Lors d’une 1ère partie à BRASS, il est difficile de saisir rapidement de contenu et le fonctionnement de son plateau personnel. Même en fin de partie, j’ai toujours pas bien compris. Le fait que les usines ne sont pas linéaires en montant de niveau me dérange un peu. Mais ça doit laisser la place aux opportunités, mais aussi à quelques incontournables (mais ça, faut le saisir).

Pour ma part, et contrairement à certains, j’ai trouvé ce jeu GENIAL, surtout pour l’utilisation du réseau et des usines de ses rivaux.
BRAVO pour l’exercice complexe qui atteint parfaitement son objectif.
Le plateau de Brass en version deluxe 😉
Minh
Peut-être avec l’extension "crawl", ça aurait pu être plus épique 😅 !
Entre bgg et la vidéo d’explication de Chaps, on aurait pu s’attendre à un super jeu stratégique de planification, mais il s’est avéré être plus un jeu d’opportuniste et un peu de hasard. 
En résumé : 
- mécanismes qui s’emboîte bien (cartes, actions, tirages, constructions, etc);
- difficile d’entrer le thème;
- le jeu se joue sur 2 périodes, ça amène 2 styles de jeu différents, surtout le 2ème qui ressemble beaucoup aux "Aventuriers du rail"; 
- manques d’équilibre dans les constructions.

À rejouer pour voir… car c’était décevant.

Conclusion

Le monde ludique est tellement vaste et tellement riche que de redonner une chance à Brass Birmigham ne me viendra certainement pas à l’esprit. Mais on ne sait jamais. En revanche, j’ai une folle envie de jouer à Brass Lancashire !

Et à bientôt !


BREAKING NEWS

Même pas le temps de publier cet article que voici Brass Birmingham passer NUMERO 1 MONDIAL sur BGG !!! Oui, vous avez bien lu. Et je ne crois pas au hasard. Que ce jeu tant décrié dans cet article passe en tête du classement le plus envié du monde ludique le jour où j’ai rédigé ces quelques lignes, me fait dire que je vais probablement lui redonner sa chance 😉

A part ça, il y a du beau monde dans le TOP 10. J’ai furieusement envie de rejouer à TI4 et SWR pour le coup 🙂

2 réflexions sur “S08E09 Brass Birmingham

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