Vendredi 21 février 2020, 6h56. Le soleil a déjà pointé le bout de son nez. Le réveil général est fixé à partir de 7h30 mais certains sont déjà debout. Le festival ouvre à 9h00 et il vaudrait mieux y être pour 8h30 car il y avait du monde à l’entrée des pros l’année dernière.

On arrive devant l’entrée à 8h29 et là, c’est pas le drame !

L’organisation a changé. Les pros et la presse peuvent entrer avant 9h00 dans l’enceinte du palais mais pas encore dans le festival. Quelle intelligence, cela permet de décongestionner la longue file interminable du check-point sécurité du vendredi matin, bravo !
Partie 5 : Paris New Eden

Profitant de l’ouverture une heure avant le public, on se rue en direction du stand des Pixies Games pour tester les Vicomtes du Royaume de l’Ouest mais, évidemment, la table est prise et le jeu, qui est un prototype francisé du jeu qui est en ce moment même sur Kickstarter, n’est même pas sur le stand. Tant pis. On part vers l’excellent stand de Matagot et on se pose autour d’un jeu que personne ne connaît. Paris New Eden.

Ici, nous sommes dans un Paris post-apocalyptique. Mais, en dehors du thème un peu trash, le jeu se veut grand public car les illustrations sont plutôt mignonnes (pour ne pas dire enfantines). Donc, le jeu se joue en 4 manches représentant les 4 saisons d’une année. Notre but sera de recueillir le plus de survivants, de les nourrir (mais rassurez-vous, pas de mort ici si ils ne peuvent pas manger) et aménager le refuge.

Chaque saison se joue en 2 étapes principales. D’abord, nous allons récupérer des survivants (Bricoleurs / Combattants / Guérisseurs / Sages / Fermiers / Joker) représentés par des dés et appliquer l’action du lieu où on les a trouvé. On récupère ainsi de la nourriture, des marchandises, des cartes missions, une batte de baseball, des survivants permanents et d’autres trucs utiles.
Ensuite le jeu bascule dans la 2ème étape en jeu d’enchères. En fonction des forces de survivants que l’on a recueilli dans l’étape précédente, chaque joueur va miser pour recueillir des nouveaux aménagements, comme par exemple un poste médical fournissant des médicaments (à condition d’y installer des médecins).

Bilan : un Outlive pour grand public. Un jeu rapide et facile à jouer (mais pas forcément facile à comprendre au début). Il est certes un peu répétitif mais le mariage « récolte / enchère » est bien orchestré et on s’y prend au jeu. Il faut faire des choix et on est pas toujours récompensé. Il faut bien regarder ce qu’ont joué les autres et s’adapter en conséquence. Le jeu a presque fait l’unanimité autour de la table et Bob l’a acheté.
Partie 6 : Crime Hôtel

Le festival est déjà bondé. On est pas encore dans la frénésie du samedi mais presque. Du coup, le groupe décide de passer à la « stratégie classique du festival » : une table de libre, on se pose. Et on découvre ainsi Crime Hôtel, édité en français chez Aurora Games (et en coréen chez Happy Baobab). C’est un jeu de déduction dans lequel on recherche la chambre où un meurtrier est caché. Chaque joueur est un enquêteur qui dispose de cartes avec les numéros de chambres de l’hôtel.

Le premier joueur va poser une carte « chambre », celle qu’il veut. Les autres devront respecter l’étage joué en jouant également une carte du même étage. Les joueurs ayant posé la plus petite carte et la plus grande pourront porter une accusation en plaçant le meeple de sa couleur pour choisir soit un étage entier, soit une colonne de chambres (par exemples : 11, 21 et 31). Les autres joueurs pourront aller chercher du renfort au poste de police en choisissant parmi 5 aides différentes. Après 5 tours, on révèle les cartes restantes pour pouvoir identifier le meurtrier (une carte est sortie du jeu en début de partie, celle du meurtrier). Enfin, les joueurs marquent des points en fonction de la véracité de leurs accusations.

Bilan : un petit jeu de déduction pour 3 ou 4 joueurs, très original. Une partie se joue en 3 manches et celui qui aura marqué le plus de points l’emporte. On a apprécié le jeu dans son ensemble et sa bonne ambiance suspecte, mais rien d’extraordinaire au niveau du gameplay. Pas d’achat (le jeu n’était pas encore en vente) mais du plaisir.
Partie 7 : Papillon
Mais qu’il est mignon ce jeu !! Regardez moi ces petits papillons avec leurs petites pinces à linges ! On a envie de les accrocher partout ! Mais ce n’est pas le but. Non. Papillon est un jeu. Un Carcassonne-like, avec une pointe d’enchères en plus. Edité par Kolossal Games (et distribué par Matagot), ce jeu se joue de 2 à 4 joueurs pour une durée de max 1 heure, avec les règles.

Le but du jeu (outre de gagner) est de constituer les plus jolis jardins de fleurs. Nous sommes donc des jardiniers et nous rêvons d’avoir un jardin plus joli que celui de nos voisins. Pour y arriver, il faudra sélectionner des tuiles sur les 10 disponibles (et posées aléatoirement) du plateau de jeu, à chacun des 8 tours du jeu.

Mais pour les sélectionner, il faut choisir soit une colonne, soit une ligne de tuiles. Du coup, on peut repartir avec 1 à 4 tuiles. Et qui commence à choisir les tuiles ? Le joueur qui aura enchéri le plus de chenilles (la monnaie du jeu) et ainsi de suite. Joli système. On doit avouer que c’est bien fait.

Et que fait-on avec les tuiles choisies ? Comme à Carcassonne, on fait coïncider les tuiles pour créer des jardins de fleurs complétés ou alors des prairies remplies de papillons mais entourées de jardins de fleurs. Et c’est beau.
A la fin de la partie, un savant calcul de points fera désigner le grand vainqueur de la partie.

Bilan : une heure, règles comprises. Parfait jeu familial, qui rappellera un peu le fameux Wingspan pour son côté nature et beauté, on a été charmé. Le matériel est certainement un peu fragile (les papillons pince à linge, les jardins de fleurs) mais avec un peu de colle blanche, cela devrait tenir. Jeu acheté pour l’association Ça Joue ou Bien?.
Partie 8 : Les Petites Bourgades

Direction ensuite chez Lucky Duck Games. L’éditeur spécialisé dans l’adaptation de jeux pour smartphones en jeux de société sort un peu de sa zone de confort et localise un jeu initialement appelé Tiny Towns en VO et francisé en Les Petites Bourgades. Plein de matériel et tout en bois. Dans ce jeu, nous devons construire la plus belle ville (représentée par une grille 4×4) en construisant jusqu’à 7 bâtiments différents. Chaque bâtiment permettra de marquer des points en fin de partie ou d’apporter un bonus en cours de jeu.

Et comment on joue ? Les règles sont vraiment faciles d’accès. A son tour, on choisit une ressource parmi les 5 disponibles (bois, blé, brique, verre ou pierre) et tous les autres joueurs doivent alors choisir la même ressource et tout le monde la pose sur son plateau dans une case vide. Attention, s’il n’y a plus de place pour poser sa ressource, votre partie s’arrête là.

Pour construire un bâtiment, une certaine combinaison doit être posée et vous permettra de remplacer vos ressources par un bâtiment. Oui, vous l’avez compris. On a affaire ici à un véritable casse-tête à la manière de Tetris. En effet, vous devez optimiser vos emplacements tout en priant que les autres joueurs ne vous imposent pas une ressource totalement inutile. Vous adapter vous devrez.

Bilan : une ambiance très… scolaire autour de la table. C’est un jeu calme où la seule interaction entre joueurs est le choix de la ressource. Chacun joue donc dans son coin en s’arrachant les cheveux tant la réflexion est poussée. Mais le jeu est plaisant à jouer. C’est du familial qui permettra de réunir tout genre de joueurs autour d’une table, du casual au hardcore gamer (qui aime se triturer les méninges). Pas d’achat.
Partie 9 : Maraudeurs de Midgard

Bon, après ce petit jeu très sympathique, on se dirige vers le stand de Don’t Panic Games pour tester les Maraudeurs de Midgard et, quelle chance, une table se libère à l’instant. On s’installe et on écoute les règles. On est dans le même monde que Champions of Midgard mais ici on va parcourir le monde à la recherche de gloire pour devenir le Jarl… oui, ça fait pas très rêver comme thématique et ça ressemble furieusement à Champions of Midgard… mais est-ce que le jeu est bon ?

C’est un gros jeu de pose d’ouvriers assez classique sauf que tous les joueurs pourront profiter de l’action choisie. Sauf que le joueur qui pose son ouvrier / viking pourra bénéficier d’un avantage que les autres n’auront pas. Et sauf qu’on a qu’un seul ouvrier / viking. Oui, ça ressemble vraiment à la mécanique du légendaire Puerto Rico.

On doit donc choisir une action parmi : recruter un maraudeur, commercer au village, combattre en mer, piller un village, piller une forteresse et soumettre un territoire. Chaque action apportera son lot de butins, vikings, artefacts, prophéties, faveurs, nourriture, bastions, murs, fermes, expéditions et autres avantages.

Comme dans Champions, il va falloir gérer des dés de différentes couleurs, représentant l’équipage, mais pas comme dans Champions, il faudra également obtenir avec ces dés des combinaisons qui nous permettront les combats en mer. Un chef, nommé en début de partie et remplaçable en cours de partie, permettra de transformer certains dés d’équipage en joker.

Bilan : Énormément de paramètres. Peut-être trop. Beaucoup de choix à prendre et de décisions à respecter. Peut-être trop chaotique dans son ensemble et certainement beaucoup plus de parties à faire pour apprécier et juger ce jeu. Mais dans l’ensemble, on est resté assez « mitigé » (encore !!) face à ce jeu. On a eu du plaisir mais parfois on se demandait ce qu’on faisait… peu d’immersion, encore une fois. Pas d’achat.
Et sinon, quoi d’autres ?






Partie(s) 10 : Oriflamme, l’As d’Or

On est rentré à l’appartement. Il est tard, mais il est encore temps de jouer !! Pendant le festival, en fin de journée, Bob a croisé et discuté un petit moment avec l’un des auteurs du jeu vainqueur de l’As d’Or, à savoir Oriflamme, édité par Studio H (c’est le groupe Hachette et c’est leur premier jeu) et distribué par Gigamic. Les auteurs (Adrien & Axel Hesling) sont des parfaits inconnus dans le monde ludique et ils signent ainsi leur premier jeu. Et déjà titré. Bravo. Du coup, il l’a acheté sans l’avoir testé (et s’est fait dédicacé la boîte) et il est l’heure du test.
Rien d’extraordinaire en terme de matériel. Le jeu se constitue de 40 cartes au format tarot français et de quelques jetons. Le Roi est mort et nous sommes des familles qui veulent s’emparer du trône. Pour y parvenir, nous allons jouer des cartes faces cachées pour préparer un plan machiavélique. Les cartes sont disposées en ligne, qui représente la ligne du temps. On pourra ainsi décider de jouer une nouvelle carte soit au début soit à la fin de la ligne du temps. On peut ensuite décider de révéler une de nos cartes déjà jouées et en appliquer le pouvoir ou alors la laisser « mijoter » et lui poser un jeton dessus pour la rendre encore plus puissante. A la fin, on révèle toutes les cartes et on admire le résultat.

Bilan : un jeu à cartes cachées avec une grande part de chaos (3 cartes sont mises de côté aléatoirement par chaque joueur) et un côté programmation qui ne laisse pas indifférent (en bien comme en mal). On a vite fait de pourrir un joueur avec une carte bien placée mais comme les cartes peuvent bouger, l’effet désiré ne s’effectuera pas forcément comme souhaité. Sur les différents forums du monde ludique, beaucoup de monde se demande pourquoi un tel jeu est devenu As d’Or mais nous, sur 8 parties, on s’est bien éclaté malgré tout. Rien d’extraordinaire et certainement une rejouabilité très limitée, mais un petit jeu malin et subtil, à sortir de manière occasionnelle pour clore une soirée. Les règles sont simples et faciles à expliquer. Mais attention car lors de la première partie, on ne comprend pas grand chose et on a vite fait de se demander pourquoi on pose des cartes ainsi… et on se demande où est l’intérêt…
Une journée bien chargée !
Et à bientôt pour le compte-rendu du 3ème jour du FIJ 2020 !