Samedi 22 février 2020, 8h14. La team arrive gentiment à la pâtisserie / boulangerie du coin pour le petit-déjeuner. Pas beaucoup de sommeil mais c’est pas grave, c’est pas tous les jours qu’on est au Festival International des Jeux de Cannes.

Tranquillement on se dirige vers l’entrée et la quiétude du lieu nous inspire bonne humeur. Il y a plus de monde que la veille mais tout cela avance bien vite et nous entrons dans le palais à 9h01.
Partie 11 : Tajuto

Reiner Knizia. Vous connaissez ? Certains vous diront qu’il est un dinosaure du jeu de société et que tous ses jeux « modernes » sont des fossiles morts-nés. Mais non. Reiner Knizia est une légende vivante du jeu de société. La liste de ses jeux est juste hallucinante. Parmi les pépites de sa création, citons Taj Mahal, Le seigneur des anneaux (le premier vrai coopératif de l’histoire ludique) ou encore Keltis (le spiel des jahres 2008).

Et donc, Tajuto, édité chez Super Meeple, nous mène dans la peau de moine bouddhiste qui doivent ériger des pagodes. Pour y parvenir, on devra utiliser des points de méditation pour faire des actions. Actions qui nous permettront de construire un nouvel étage d’une pagode, de faire une offrande dans une pagode ou alors pour acheter des tuiles de spiritualité.

La subtilité du jeu vient du fait que, pour construire une pagode, on va piocher dans un sac un étage de pagode en cherchant le bon étage recherché (enfin, en essayant) et en priant que cet étage soit de la bonne couleur. Un jeu tactile donc. Avec une bonne part de chance dans ce tirage. Et si on ne peut pas poser l’étage, on le stocke mais on a pas une place illimitée.

Bilan : un jeu familial + avec du très beau matériel. La construction des pagodes en mode collaboratif apporte du piment (et des frustrations) dans la partie et c’est un véritable plus du jeu. Le mélange « stratégique » entre les points de méditation et la pioche d’étages de pagodes est vraiment bon. Beaucoup de plaisir sur ce jeu qui surprend en bien. Mais certains diront qu’ils cassent pas des briques pour autant… Pas d’achat.
Partie 12 : 5-Minute Dungeon

Un dungeon crawler en 5 minutes ? On demande à voir. 5-Minute Dungeon édité par Spin Master, ou comment péter la gueule à un boss en terrassant tous ses sbires, le tout en 5 minutes top chrono.

Gros délire avec des cartes, on est tous un héros (avec chacun une capacité spéciale) et on va piocher une carte « donjon ». Pour passer cette carte qui est généralement un monstre, chacun doit jouer en équipe un nombre de cartes « joueurs ». Une fois la contrainte passée, on défausse la carte « donjon » et on en pioche une autre. Et ainsi de suite jusqu’au boss final.

Bilan : 5 minutes plus tard. Sur la boîte, il est inscrit « Un jeu de cartes en temps réel, coopératif et chaotique ». Et tout est résumé là-dedans. Franchement, on a bien rigolé. 5 minutes. Et on s’est demandé si on en faisait une deuxième. Et puis non. Et puis on est parti et on a presque oublié ce jeu. Il s’adressera essentiellement à un public « enfant » ou « casual », qui ne veulent pas se prendre la tête avec trop de règles et pas jouer trop longtemps. Pas d’achat.
Partie 13 : Omerta

Le festival est BLINDÉ de monde. On est samedi. C’est de la folie. Une table avec quelques cartes posées dessus est libre. VITE, installez-vous ! Et on découvre Omerta, un jeu édité par nos amis les suisses d’Helvetiq. Un jeu rapide qui se joue en moins de 20 minutes. On est en pleine période de la prohibition dans les années 20. Il faut préciser pour les plus jeunes d’entre nous que les années 20 c’est 1920… Et oui.

Donc, on est un parrain de la Mafia et il ne faut pas que la police nous débusque avec trop d’alcool dans notre repaire. Alors on pioche des cartes et on se débarrasse de l’alcool. Enfin, si on arrive. Car on peut rencontrer des gangsters et il ne faut pas faire confiance aux gangsters… certains vont nous aider et d’autres nous pourrir la partie.

Bilan : Omerta. Au fait, vous savez ce que ça veut dire ? C’est la loi du silence. Si on se fait prendre, on ne parle pas, on ne dénonce pas. Violer cette loi et c’est la mort assurée. C’est pas très gai comme nom de jeu mais l’ambiance autour de la table est vraiment sympa. Hasard archi-présent. Evidemment. On pioche. On regarde des cartes qui sont ensuite retournées ou mélangées ou déplacées chez un autre. On gère son stock d’alcool tant bien que mal et on lance l’omerta (la fin de la partie) quand on pense en avoir moins que les autres. C’est un memory-like avec une bonne dose d’observation et de chance. On a aimé, même si c’est très léger. Stéphane l’a acheté.
Partie 14 : Fou Fou Fou

Juste en face, là, regardez ! Une autre table de libre ! Encore des cartes, encore un petit jeu. Fou fou fou chez Kyf édition. C’est du très lourd. Oui. C’est un jeu de Corentin Lebrat et Théo Rivière (oui, 2 auteurs connus de la fameuse Kaedama Team). Et en plus, la maison d’édition est celle de Piérô la Lune ! Oui, l’illustrateur. Ah bon, il est éditeur maintenant ? Bein oui.

Et le jeu ? Facile. Vous savez lire ? Vous savez jouer ! (c’est écrit sur la boîte). Pour les règles, chacun pioche une carte. La lit. Et la pose sur la table. C’est tout. Sauf que chaque carte posée est une nouvelle règle de jeu. Une carte horizontale est une règle pour tout le monde. Une carte verticale est une règle personnelle. Quand on oublie une règle on perd un jeton. Quand on a perdu ses 3 jetons, la partie s’arrête et tous les autres vous crient dessus : BOUHHHHHHH !

Bilan : que ça fait du bien ce genre de jeu, pas prise de tête et juste party game rigolo. C’est le top ! Acheté par Bob (avec la dédicace juste au-dessus).
J’en profite pour vous dire que pendant le confinement COVID-19, la maison d’édition a mis un print-and-play à disposition de tous pour se divertir à la maison. Cliquez ici et amusez-vous.
Partie 15 : TV Show
Avec les années d’expérience à Cannes, on a appris beaucoup de choses. Notamment celle de rester à une table quand plusieurs (petits) jeux sont présentés. Alors départ pour notre série préférée avec TV Show, toujours édité par Kyf édition. Ici, nous sommes des scénaristes.

Alors, dans ce jeu, on va se raconter une histoire. Ou plutôt une série TV avec 5 épisodes. Pour donner les thématiques de la série, des cartes représentant un lieu, un personnage ou un événement sont tirées au hasard. Et chaque joueur va piocher une nouvelle carte et raconter la suite de l’histoire, en appuyant sur certains détails en particulier à l’aide de jetons qu’il posera sur la carte.

Et c’est tout ? Non. A la fin des épisode 3 et 5, chaque joueur va poser une question sur l’histoire au joueur à sa gauche. Si la réponse est correcte, chacun marque un point. Sinon, c’est au joueur suivant de tenter de répondre mais avec une récompense augmentée de 1 (et ainsi de suite). Et à la fin, le plus haut score gagne.

Bilan : Franchement, si les joueurs ont un poil d’imagination, c’est vraiment le fun. Tout le monde a bien jouer le jeu et on a passé un super moment rigolo. C’est clairement du petit jeu avec un minimum de règles et ça rebutera certainement beaucoup de monde, mais l’effet est garanti. Après, il ne faut pas se leurrer, c’est un mélange de jeu d’ambiance et narratif, où les enfants sauront trouver leur compte. Un achat pour Bob, avec en prime une carte collector pour le jeu.

Partie 16 : Stuff
Un futur hit chez Repos Production avec ce jeu d’ambiance qui s’appelle Stuff ? A voir. Ce jeu n’est pas encore sorti mais il attire l’œil avec ses cartes remplies de matériel en tout genre. Alors on teste. Ici, on est des réalisateurs et décorateurs de films. A tour de rôle, 2 équipes vont se partager ces rôles en tentant de faire découvrir les meilleurs accessoires possibles. Pour y parvenir, il faut que l’équipe des décorateurs « devine » les accessoires souhaité par l’équipe des réalisateurs, à l’aide d’indices…
Bilan : un jeu de déduction et d’association d’images. Plusieurs parties à la suite vont certainement donner de la complicité aux joueurs et le jeu n’en sera que plus fun. On a passé un bon moment et c’est typiquement le genre de jeu à la Just One qui se sortent facilement et avec tout type de personnes. Pas d’achat car le jeu n’est pas encore en vente.
Partie 17 : Roll Player

Amis rôlistes, ce jeu est fait pour vous. Roll Player, édité en français chez Intrafin. Ou comment créer un personnage de jeu de rôles médiéval fantastique (Dungeons & Dragons 5, par exemple). Tout y est, de la force à la sagesse, de l’équipement à la classe de personnage. Un jeu qui fait penser à Sagrada pour son mécanisme avec des dés. A son tour, on jette des dés et on les positionne dans sa fiche de jeu.

On peut aller faire ses courses au marché pour acheter du matériel. L’ordre du tour est dicté par un choix de dé qui déterminera l’initiative. Le matériel apportera des points de victoire ou d’autres avantages.

Plusieurs défis sont à réaliser en cours de partie, liés soit à la classe du personnage ou alors au « background ». Par exemple, l’ensorceleur doit terminer avec une intelligence de 18 exactement et, en tant que « gosse des rues », le 3ème dé à poser en dextérité doit être bleu. Bref, beaucoup de mécanismes qui diversifient le jeu.

Bilan : si vous n’êtes pas rôliste ou ancien rôliste, vous trouverez ce jeu sans intérêt. Passez votre chemin. Pour les autres, tout ce jeu respire le jeu de rôle à plein régime et vous chatouillera les mains pour lancer vos dés avec plaisir (ou pas). Un seul vrai regret. Une fois la partie terminée, on rêverait de se lancer dans une aventure avec notre héros ainsi créé. Mais non. Mais le créateur a entendu les espoirs des joueurs et a sorti une extension avec, apparemment, une petite aventure et une baston. Pas d’achat.
Partie 18 : Dans les cordes

Une place est disponible à une table. Un jeu de cartes avec des boxeurs. Un tout petit jeu. L’auteur nous présente Dans les cordes, un jeu édité chez Chevre. On est un boxeur. On doit gérer des points de vie et des points d’énergie. La vie sert à pas tomber KO et l’énergie à tenter de frapper son adversaire pour le rendre KO. On joue en 3 rounds. GONG !

Bilan : Une thématique « boxe » bien présente. On balance des Jabs, on esquive. On s’y croit. Joli travail de la part de l’auteur mais rien de bien nouveau au niveau ludique, c’est une bataille en plus subtil. Pas d’achat.
Partie 19 : Jaws / Les dents de la mer
Ce jeu en prototype, ça fait depuis le jeudi qu’on souhaite y jouer. Alors cette fois, on va « camper » devant le stand spécial et on attend. Jaws, bientôt édité chez Ravensburger, propose un jeu asymétrique où un joueur sera le requin et les autres, des personnages emblématiques du film culte.

Le jeu se joue en 2 actes. Acte 1. D’abord, les 3 acteurs principaux (Brody, Hooper et Quint) vont se promener dans et autour de l’île d’Amity pour tenter de repérer le requin et, surtout, limiter le nombre de morts sur les plages. Le requin, lui, va tenter de semer ses poursuivants et, surtout, manger des gens sur la plage.

Cet acte prépare le 2ème acte. Celui des 2 clans qui aura le mieux géré ce premier acte aura des avantages par la suite. Dans notre partie, Stef était le requin. Il nous a littéralement vidé les plages tellement il en a bouffé des personnes. Au 2ème acte, on était mal.

Début du 2ème acte. On est en mer sur le bateau The Orca. Et le bateau se fait attaquer par le requin. Là, on est dans l’anticipation pour trouver où le requin va attaquer. Et si on est suffisamment proche, on peut tenter de le blesser.

Le requin était clairement avantagé. Il a « joué » avec ses petits humains en prenant son temps. Mais personne n’était prêt à se faire bouffer par la bête ! Retournement de situation désespéré pour les humains qui terrassent le requin, à bout de souffle.

Bilan : alors là où Jaws réussit son pari d’adaptation de ce film culte en jeu de société, c’est l’immersion. On s’y croit et on y est ! L’acte 1, c’est un peu le Scotland Yard en version île. Le requin s’amuse et les humains paniquent. C’est bien foutu. L’acte 2, c’est de la tension avec une pointe d’hasard (il y a des dés) et se met vraiment à paniquer quand un humain tombe à l’eau. Seul reproche, peut-être que le jeu est un poil trop long pour un format familial (plus d’une heure et 30 minutes avec les règles). Pas d’achat car en proto.
Et sinon, quoi d’autres ?














Une sacrée journée 🙂
Et à bientôt pour la 4ème journée de ce FIJ 2020 !
Ahhhhhhhh
Fantastique!!!!
Que de bons souvenirs
Ça fait du bien de revoir tout ça
Merci Daniel
J’aimeJ’aime
J’ai pris mon temps pour cette 3ème journée… à 10 jours près, cette édition était annulée et ces bons souvenirs n’auraient jamais existé. On a eu de la chance d’une certaine manière 🙂
J’aimeJ’aime