Jeudi 20 février 2020, 6h52. L’heure du départ pour le Festival international des Jeux de Cannes (FIJ pour les intimes). Pas de voyage en famille cette année (vacances scolaires décalées) alors c’est le retour de la fine équipe des Bob Games, avec Stéphane, Stefano, Tchi (qui fait son grand retour après 3 ans) et bien sûr Bob, votre narrateur. Et pour la première fois, on représente aussi la jeune association « Ça Joue ou Bien? Meyrin » pour tester et ramener des nouveaux jeux.
Suivez le guide !
Partie 1 : Welcome To…

Et oui, on est pas encore arrivé qu’une première partie est lancée dans l’avion avec Welcome To, édité chez Blue Cocker en 2018. Nous sommes des architectes des années 1950 et nous souhaitons bâtir le plus beau quartier résidentiel. C’est basé sur le principe du roll & write, mais sans les dés. Ici on pioche 3 cartes qui vont nous révéler un numéro d’adresse et un aménagement (arbre à planter, piscine, travaux, spéculation immobilière). En simultané, tout le monde inscrit le numéro dans une de ses 3 adresses et le but est de marquer le plus de points de victoire avec les différents bonus et objectifs.

Bilan : Déjà testé à Cannes en 2018, un jeu plaisant et rapide à jouer avec un nombre illimité de joueurs.
Arrivée à Cannes

C’est devenu une excellente habitude pour le jeudi qui est une journée réservée aux « pros » et à la presse. Il y a bien 5000 personnes quand même qui sillonnent les allées mais cela permet de voir, discuter et tester des jeux en toute quiétude. Et ça, c’est fort agréable.

Le temps d’arriver, de prendre l’appartement réservé pour le séjour (avec vue sur la mer quand même) et d’aller chercher les badges « pros », on pénètre le sacré palais avant midi.

Décision a été prise de tester de gros jeux aujourd’hui, on se dirige donc vers Super Meeple pour tester Maracaibo (le dernier Alexander Pfister, qui devrait sortir en VF ce printemps) mais il n’est pas en démo… tant pis, on se rabat sur Genesia.
Partie 2 : GENESIA

Genesia, c’est un jeu de civilisation à la manière de 7 Wonders. Mais avec un plateau. Le principe est de drafter des cartes et de jouer sur 3 âges. L’objectif ? Marquer le plus de points de victoires que les autres.

Au premier âge, on drafte des cartes. On les joue, on recrute de la population / des soldats. On les déplace pour prendre des positions stratégiques. On se bataille contre les autres joueurs si nécessaire (à la manière d’une perte commune par unité, donc 3 contre 2, restera 1 pour celui qui avait 3), on crée des cités et on marque des points de victoire en fin d’âge. Et on recommence 2 fois avec des nouvelles cartes de plus en plus puissantes.

C’est très tactique comme jeu. Il faut savoir se placer et réagir aux confrontations sans se détruire trop car cela pourrait profiter aux plus pacifiques. Mais l’immersion n’y est pas. Ce n’est pas un jeu de civilisation… A aucun moment, on se sent pris dans l’engouement du progrès et du développement de son peuple. Non. On se focalise sur les points de victoires.

Bilan : mitigé. Le jeu a des mécanismes qui, pris individuellement, sont excellents (draft, progression des âges, combat « binaire », choix d’attaquer ou de se défendre, contrôle de territoire). Mais le tout n’est pas intéressant. Il ne fait pas rêver. Pas d’achat.

Partie 3 : Monumental

Avec un nom comme celui-ci, on s’attend à du lourd. Et c’en est. Jeu passé par Kickstarter (encore un) et édité par Funforge, les « backers » (les personnes qui ont financé le projet) reçoivent leurs exemplaires au moment même où ces lignes sont écrites. Il y a peu de retour sur ce jeu encore et c’est tout naturellement qu’on prend place autour de cette belle table de jeu.

Monumental c’est (encore) un jeu de civilisation… Et oui, c’est à la mode en ce moment. Mais c’est aussi un habile mélange entre deckbuilding, qui intègre le système de progression de son peuple avec des nouvelles cartes, et conquête de territoires avec des splendides figurines et un plateau modulaire.

En début de partie, chaque joueur pose 9 cartes (en carré 3×3) provenant de sa pioche. A son tour, on doit choisir une colonne et une ligne de notre carré et en appliquer les effets. C’est surprenant comme système. Le hasard est forcément bien présent puisque c’est un jeu de deckbuilding, mais avoir la possibilité de choisir parmi plusieurs cartes confère à ce jeu une composante tactique intéressante.

Ensuite, en fonction des cartes choisies et des multiples possibilités de combos intéressantes, on peut produire des ressources, acheter des nouvelles cartes, construire des merveilles, déplacer des armées ou des éclaireurs et tant d’autres possibilités.

Bilan : comme pour Genesia, mitigé, mais pas pour les mêmes raisons. Le jeu semble génial. Les mécanismes sont intéressants mais nous n’avons pas pu finaliser la partie. En effet, à 4 joueurs, avec les règles, nous avons joué 1h45 pour faire 2 tours… oui, vous avez bien lu. Les tours sont interminables et on a la désagréable impression qu’on passe son temps à attendre. L’immersion n’y est pas, mais alors absolument pas. Mais le jeu semble bien et c’est là tout le problème de ce jeu monumental… Conscient de cette problématique, l’éditeur nous a dit qu’ils réfléchissaient à un nouveau Kickstarter avec une variante où tous les joueurs jouent en même temps pour rendre le jeu plus dynamique. En bref, un jeu à essayer à 2 joueurs, à tenter à 3 joueurs mais à fuir à 4… Pas d’achat (de toute façon, il n’est pas en vente, il fallait passer par Kickstarter).

Partie 4 : Black Angel

Après cela, on flâne dans les allées calmes du festival et on se retrouve, un peu par hasard, chez Pearl Games. Une table de Black Angel est libre et un gentil animateur nous accueille les bras ouverts. Le planète Terre est morte et notre vaisseau vogue dans l’espace pour trouver sa nouvelle planète d’accueil. Le vaisseau transporte le patrimoine génétique de l’humanité mais pas d’humains. Mais l’espace est dangereux…

Il y a 2 plateaux : celui de notre vaisseau en plein milieu de l’espace avec des tuiles qui défilent au fur et à mesure de la partie, représentant le mouvement du vaisseau ; et celui de notre vaisseau spatial avec les différentes salles disponibles. Ah oui, il y a aussi les plateaux individuels de chaque joueur.

Chaque joueur est une IA (intelligence artificielle) qui doit utiliser des robots et des ressources afin de contribuer au réveil de l’humanité. C’est un objectif commun mais, en gros, c’est un jeu à points de victoires individualiste et opportuniste.

Pendant le voyage, les IA vont rencontrer des races extraterrestres. Certaines vont être plutôt sympas et faire du commerce, alors que les Ravageurs (les grands méchants) ne vont cesser de nous attaquer. Il va donc falloir se défendre, réparer le vaisseau, activer des tuiles technologies, fabriquer des robots, les envoyer dans l’espace, produire des ressources et encore beaucoup d’autres choses à faire.

C’est un vrai jeu expert, avec beaucoup d’actions à faire et beaucoup de paramètres à gérer. Le système est basé sur des dés qui représentent les actions que l’on peut faire et on peut, si on veut, « piquer » des dés (contre une petite ressource) aux autres joueurs. C’est malin.

Bilan : c’est la journée du « mitigé ». Oui, Black Angel est un gros jeu avec moult possibilités. Oui, le jeu mélange stratégie pure, gestion de ressources et appréciation tactique en fonction des opportunités. Oui, le jeu est complexe à appréhender mais pas compliqué à jouer. Mais… Non, on ne s’amuse pas en y jouant. Non, l’immersion n’existe pas, c’est très mécanique comme jeu et à aucun moment on ne s’imagine dans l’espace. Et enfin non car tout ça pour ça. Bon, on est peut-être fatigué, c’est vrai… Mais nous n’étions pas tous du même avis autour de la table car Tchi a acheté le jeu quand même. Le côté stratégie de Black Angel a pris le dessus.
La cérémonie des As d’Or

Beaucoup trop longue l’année dernière, nous hésitions à y aller cette année. Mais l’excellente équipe de Es-tu Game ? a été choisie pour présenter la cérémonie en 1 heure chrono max. On ne pouvait pas rater cela. Et la vidéo ci-dessous vous résumera l’ambiance pendant cette fantastique cérémonie.
Et le palmarès ?



En une heure, c’était bouclé ! Bravo.
Et sinon, quoi d’autres ?











Le traditionnel mur de chez Blackrock Games








Pas de festival off cette année. Il y a malheureusement pour nous (et heureusement pour les auteurs en quête d’éditeurs) beaucoup trop de monde et on préfère se focaliser sur un bon repas.
Alors, ça vous a plu ?
Et à bientôt pour le compte-rendu du 2ème jour du FIJ 2020 !
Super article !! Ça donne envie d’y retourner!!
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Merci, encore 3 articles sur les autres journées bientôt en approche 🙂
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Au top Daniel, comme d hab
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Merci Stef, c’était un super Cannes en très bonne compagnie 👍
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