Jeudi 24 février 2022, 8h38. Premier jour du Festival International des Jeux de Cannes 2022 réservé pour les pros et la presse. Comme lors de la dernière édition, nous représentons l’association « Bob Games« , que vous avez le plaisir de lire en ce moment, ainsi que l’association « Ça Joue ou Bien ? Meyrin« , qui organise des événements jeux de société à Genève.

Grande première, le festival est masqué… il va falloir passer 10 heures dans le palais avec ce truc sur la bouche. Mais les joueurs-euses n’ont pas peur de nouvelles règles et ce n’est finalement qu’une n ouvelle extension « COVID-FIJ » avec laquelle il faudra jouer. Alors, que nous réserve cette journée pro ??


Jeu 5 : Fire & Stone

Et notre tout premier jeu de ce FIJ 2022 sera Fire & Stone, un jeu de Klaus-Jürgen Wrede (le mec qui a créé Carcassonne…), francisé chez Super Meeple. On est en plein âge de la pierre et chaque joueur représente une tribu. Le jeu consiste à explorer le monde d’alors en déplaçant notre courageux chasseur sur une case distante de 1 ou 2 cases. On retourne alors le jeton sur la case et on applique la découverte, qui peut être par exemple un village ou de la nourriture.

Au fil de l’exploration, on va pouvoir construire des huttes dans les villages et collecter des ressources pour créer des inventions. Le feu est également présent et permettra de se nourrir.

Le point de départ se situe en Afrique et on va pouvoir explorer jusqu’au fin fond de l’Amérique du Sud. Après quelques tours, un nouveau chasseur-explorateur va faire son apparition et permettra donc de faire une 2ème action.

Bilan : Bof. C’est léger, c’est familial, c’est plaisant, c’est tout. On s’amuse bien à explorer mais, en finalité, c’est avant tout un jeu de grand hasard. Il y a bien un côté intéressant avec le système de majorité des villages (celui qui a le plus de huttes est plus fort) mais on a vite oublié cette partie et on est passé à autre chose. Bob a gagné, personne n’a osé l’acheter et de toute façon il n’était pas encore en vente (mais bientôt).
Jeu 6 : Les Aventures de Robin des Bois

Ce premier jeu ayant un peu refroidi notre ardeur matinale, on se dirige vers le magnifique stand de Iello et quelques troncs nous attendent autour d’un nouveau jeu de Michael Menzel (l’auteur du célébrissime Andor et ses suites), Les Aventures de Robin des Bois.

Nous sommes en présence d’un jeu narratif coopératif. Un grand livre nous conte les aventures que nous allons vivre et chaque joueur représente un héros de la saga de Robin des Bois.

L’aventure se déroule sur un plateau « à la manière d’un calendrier de l’Avent » avec des cases à découvrir au fur et à mesure de l’aventure.

Un peu comme les grands frères Andor, il y a une sorte de course contre-la-montre qui oblige les joueurs à collaborer sans traîner. Il faut optimiser les coups et ne pas perdre son temps à flâner dans la forêt. C’est du pur coopératif.

Bilan : Alors il faut admettre que c’est vraiment très bien fait. On est clairement sur un jeu narratif avec un mélange subtil entre « le livre dont vous êtes le héros » et un jeu de figurines (mais sans la brouette de dés). On a tous passé un bon moment sur le scénario d’initiation, qu’on a remporté easy, et chacun à pensé à un moment donné à l’acquérir… mais personne ne l’a fait… En effet, la sensation du « encore un jeu en campagne » et du « encore un jeu narratif » ont pris le dessus (voir l’excellente chronique du Dilemme du Roi pour comprendre) sur l’achat compulsif.



Jeu 7 : Oltréé

Oh tiens, un nouveau jeu d’Antoine Bauza (le fameux Monsieur 7 Wonders mais pas que…). Oh tiens, encore un jeu narratif en campagne… Bon, on va quand même tester car c’est bien ça l’effet Cannes, on s’assoit et on joue à tout ce qui passe sous la main. Oltréé, édité chez Studio H, est un jeu coopératif dans lequel les joueurs incarnent des patrouilleurs censés défendre l’empire et ses citoyens.

Un scénario s’appelle une Chronique et est régulée par un arc narratif composé de cartes. A la manière d’un livre, on va tourner les cartes pour faire avancer l’histoire. Les histoires se composent, par exemple, d’affaires à régler, de missions à réussir ou des méchants à terrasser.

Chaque joueur peut, à son tour, réaliser 2 actions parmi notamment se reposer (et oui c’est important le repos), se déplacer, construire un bâtiment ou encore régler une péripétie.

La dernière carte de l’histoire sera l’ultime défi à relever pour réussir la chronique en cours. Chaque personnage ayant des pouvoirs particuliers, il faudra les gérer au mieux sans se laisser surprendre par le temps. Et oui, là aussi il y a le facteur temps qui est important.

Bilan : Encore une fois, c’est réussi. Il faut admettre qu’on se laisse bien voyager dans ce monde où nous défendons les faibles et réglons les problèmes de l’empire. Un certain déjà-vu. Pas mal de répétitions. Un doute sur l’intérêt au bout de plusieurs chroniques ? On est en droit de se poser cette question, surtout pour un jeu en campagne. La chronique a été remportée de justesse et ce jeu a laissé entrevoir de très bonnes choses. Pas d’achat toutefois.
Jeu 8 : Erune

Erune, édité chez Arkada Studio, nous fait de l’œil au détour d’une allée. C’est un dungeon crawler, un vrai, en coopératif et avec une narration (décidément…). Issu d’une campagne Kickstarter plutôt réussi, ce jeu a la particularité d’être piloté par une application. Le téléphone, tablette, ou ordinateur est donc de mise mais, grande nouveauté, on peut lui parler. Et l’application répond.

Une composition assez classique avec une guerrière, un nain (appelé le Gardien), une magicienne et un archer. Un plateau décrit les caractéristiques et compétences du personnage, un peu à la manière d’une feuille de personnage d’un jeu de rôle.

Point important, un joueur incarne le maître du donjon (le MD pour les intimes). Il décide du déplacement des monstres et des attaques. Il peut également être tordu car si vous posez votre figurine à l’envers, donc de dos face à un monstre, il vous poignarde vilement dans le dos… alors que vous veniez d’entrer dans la pièce… qui a parlé de Moonwalk ? 🙂

Il y a beaucoup de matériel (cartes, figurines, mobilier) et il est de très bonne facture, c’est clairement un plus pour l’immersion.

Bilan : Le marché du jeu de société évolue. Il se modernise. Il suit aussi les tendances de « mode ». Ici on est dans la classique exploration de donjons, enchevêtrée dans du numérique avec une grosse dose de narratif – coopératif. Et le tout fonctionne vraiment bien. Bon, ok, on est encore dans du médiéval fantastique et, à part l’application qui parle et répond, le tout est déjà vu dans d’autres jeux. Pas d’achat et victoire de notre compagnie dans le scénario (court) d’introduction.



Jeu 9 : Café

Sylex Edition nous présente un jeu fort de… Café. Nous représentons une entreprise de café et notre job est de faire du café, de la récolte jusqu’à la vente. C’est un « petit » jeu pour 1 à 4 joueurs avec un thème plutôt adulte sur le principe mais qui peut être joué par tous… enfin pas tout à fait.

Le jeu est une habile manipulation de cartes qui doivent être posées sur d’autres cartes et laisser apparaître la production de 4 qualités de café différentes (représentées par des grains en couleur) et les différentes phases de préparation comme le séchage et la torréfaction. On peut ensuite faire des actions et manipuler nos petits cafés. On les pose enfin soit dans un entrepôt, soit on les livre directement dans un bistro pour la dégustation.

Bilan : Mais comme ce jeu est original ! Ce n’est pas une mécanique classique et on y prend goût à manipuler nos cartes et à les positionner de manière à optimiser notre entreprise. De premier abord, le jeu semble accessible mais, en fait, c’est un triture-méninge et pas tout le monde ne vas apprécier son petit côté expert, malgré sa durée de partie inférieure à 1 heure à 4 joueurs. Victoire de Bob et achat pour Bob.
Jeu 10 : Unmatched Game System

La journée touche à sa fin. On a encore le temps pour un jeu si possible non-coopératif et non-narratif. Et nous tombons sur Unmatched Game System, francisé par Iello, un jeu d’affrontement avec des personnages hors-du-commun. Nous aurons donc Jekyll & Hyde, en équipe avec Dracula, contre l’homme invisible en équipe avec Sherlock Holmes.

Véritable asymétrie dans les personnages, chacun à ses particularités et son deck personnalisé. On n’est pas dans du grand jeu de réflexion mais dans de la tactique d’affrontement pure et dure.

Quelques règles supplémentaire s’ajoutent et pimentent le jeu en fonction des personnages, comme du brouillard ou des acolytes.

Bilan : Pas de prise de tête pour ce jeu agressif et efficace. C’est une franche réussite pour un jeu de combat. Une fois compris les particularités de notre personnage et des adversaires, le jeu déroule et c’est agréable. On risque de vite se lasser des personnages et, bien sûr, il faudra en acheter plein d’autres pour diversifier les plaisirs. Victoire de Bob et Tchi et achat pour Stefano.
La journée pro est terminée. Minh nous rejoint en fin de soirée et se réjouit pour son premier festival. Voici encore ci-dessous quelques moments de cette belle journée.


























Jeu 11 : Oriflamme Embrasement

Et bien sûr, on ne vas pas finir cette grandiose journée sans un petit jeu à l’appartement. Oriflamme Embrasement, édité chez Studio H. On connaît bien le jeu de base car testé et acheté en 2020 (l’As d’Or quand même). Le principe est toujours le même, 10 nouveaux personnages et donc 10 nouveaux pouvoirs, pour faire plus d’influence que les adversaires.

Bilan : plus tactique que l’original, la manière de jouer est vraiment différente. On peut utiliser cette boîte en stand-alone ou la combiner avec le jeu de base. C’est toujours plaisant, c’est toujours une belle réussite. 2 victoires de Bob et merci Tchi de l’avoir amené.
Ainsi s’achève ce deuxième jour. Le palmarès des As d’Or s’est fait sans nous cette année mais bravo aux vainqueurs.
Et à bientôt pour la troisième journée 2022 de ce FIJ !