On devait avoir peur. On devait faire un jeu terrifiant. On devait…
Parfois la vie nous réserve des petites surprises et tout est chamboulé. Rien de grave, rassurez-vous. Mais un changement de programme tout de même. Bienvenue à Everdell et à son lot de petits animaux trop mignons, son arbre gigantesque et sa collection de cartes à n’en plus finir !

On devait être 5, on a improvisé ce jeu à 4 joueurs, à savoir Minh, Tchi, Stefano et Bob. Des règles pas forcément bien expliquées (désolé), un début de partie assez poussif… mais que s’est-il passé ?

Mais d’abord, Everdell, c’est quoi ? Nous sommes une tribu d’animaux (castors, écureuils, lapins, etc…) des sous-bois et nous devons créer la plus belle et glorieuse ville de la forêt. Cette ville sera composée de bâtiments et de créatures, illustrés par des cartes et dont la ville ne devra pas dépasser 15 cartes. Comme c’est un « pose d’ouvriers », nous serons accompagnés au début de la partie de 2 compagnons qui iront chercher des ressources pour nous. Le jeu se joue sur une année et sur 3 saisons (printemps, été et automne… en hiver on hiberne).

A son tour, c’est relativement simple, on choisit entre poser un compagnon (et activer ainsi une case du plateau), ou jouer une carte de sa main ou de la prairie (8 cartes visibles sont disponibles pour tous), ou alors préparer la saison suivante.
Poser un compagnon
Facile, il y a plusieurs emplacements sur le plateau dont certains sont à usage unique (comprenez par là qu’une fois qu’un compagnon est posé, cet emplacement n’est plus disponible pour les autres joueurs) et d’autres totalement ouverts avec un nombre de compagnons illimité. Chaque emplacement permettra soit de récolter des ressources (brindilles, baies, résine ou caillou), soit de piocher des cartes, soit les 2 actions précédentes mélangées, ou soit d’effectuer un des 8 événements traditionnels ou spéciaux (à réaliser selon certaines conditions qu’il faut respecter). Les événements permettront de marquer des points de victoire en fin de partie. Ah oui, le vainqueur est celui qui a la plus belle ville, donc le plus de points de victoire 😉

Jouer une carte
On peut aussi jouer une carte en payant le coût en ressources indiqués sur la carte. Chaque carte apportera un bonus unique, récurrent ou sur conditions pour le reste de la partie. Le coût peut également être gratuit… La subtilité de ce jeu vient du fait que chaque carte construction est associée à une créature et que cette créature peut être posée gratuitement si la construction est déjà posée en jeu. C’est la construction qui attire l’artisan et non pas l’artison qui vient avec sa construction. Cela permet une belle économie de ressources mais nécessite une meilleure gestion du timing du jeu.
Préparer la saison suivante
Enfin, comme le jeu se compose de 3 saisons bien distinctes, à savoir le printemps, l’été et l’automne (en hiver, souvenez-vous, on hiberne), quand on ne peut plus poser de compagnons et quand on a plus de cartes en jeu, on prépare la saison suivante. Pour y arriver, on récupère tous les compagnons sur le plateau, on applique les éventuels pouvoirs de fin de saison de nos cartes jouées et on récupère les « récompenses » indiquées sur l’arbre, à savoir notamment des compagnons supplémentaires. La subtilité du jeu vient du fait que chacun joue à son rythme et qu’un joueur peut encore être au printemps alors qu’un autre joue déjà l’été. Une fois de plus, c’est un jeu où le timing et l’organisation sont importants.

Et la partie ? Et bien, elle monta en puissance au fur et à mesure de la compréhension du jeu et de ses mécanismes. Il y a des combos à créer et il faut savoir adapter sa stratégie en fonction des opportunités. Il faut également être attentifs à bien gérer sa ville qui ne contient que 15 places. Ça peut paraître beaucoup mais on se retrouve vite bloqué à ne plus rien pouvoir poser. Et là, posséder des cartes qui permettent de supprimer des cartes de la ville est très important pour grapiller les précieux points finaux. Certains joueurs ont joué plusieurs tours de plus que celui qui avait terminé le jeu en premier.

Everdell, c’est ce genre de jeu que beaucoup de gens appellent une « salade de points ». On ne sait pas qui est en train de gagner (même si on a de forts soupçons) et en fin de partie, on décompte plein de points qui sortent de toutes parts. And the winner is ???

Stefano a été brillant, il a tout de suite compris comment les pièces du puzzle du jeu s’imbriquaient et il a joué une super partie. Mais bien souvent dans les jeux « salade de points », si on ne prend pas garde à marquer des points dans toutes les possibilités que le jeu propose, on en oublie l’essentiel et on finit dernier, avec 53 points… Tchi a également fait une très belle partie mais pas suffisamment pour inquiéter Bob et Minh, il clôt à 58 points. Qu’est-ce qui lui aura manqué ? Dur à dire après une seule partie mais certainement un manque de vision de l’ensemble des points.

Bob, ayant déjà joué 2 parties, est clairement avantagé. Il sait qu’il doit scorer et il consacre sa partie à entrevoir les possibilités « économiques » de marquer des points facilement. Mais Minh est en train de faire ce qu’il sait faire de mieux avec un jeu contenant des cartes et des ressources, il prépare du combo de la « mort qui tue ». Alors Bob tente le coup de poker et se lance en fin de partie à piocher des cartes au hasard. Bingo ! Il tombe sur l’architecte, qui lui garantit encore 4 points facilement. Il termine à 83 points. Minh joue encore. Il enlève une carte. Rajoute un compagnon. Le fait bouger. Le repositionne. Reprends des points. Et termine à 81 points… Bob l’emporte de justesse, certainement grace à sa connaissance préalable du jeu. Mais quelle belle mécanique ce que Minh a réussi à faire pour sa première partie, on s’en rappellera.
Et à bientôt !