S10E05 Grand Austria Hotel

Dernière étape du cycle Simone Luciani de cette saison 10 ! Au programme, une immersion dans le Grand Austria Hotel, qui, tel un café viennois, se pare d’un charme rétro et d’une ambiance feutrée. L’attente autour de cette reprogrammation en fait une partie à déguster lentement, entre stratégies subtiles et plaisirs partagés. Un moment que les joueurs attendaient comme une occasion de savourer chaque mouvement, chaque interaction, dans un cadre qui évoque autant la sophistication que le défi.

Trois joueurs : Minh, Stefano et Bob. Tous trois déjà vainqueurs en cette saison 10. Ça promet une grand moment.

Le plateau « compte-tout » : score, tour et renommée, sans oublier les clients à « pécho » et les objectifs communs

C’est quoi ?

Bonjour et bienvenue à Grand Austria Hotel ! Dans ce jeu de gestion, chaque joueur incarne un hôtelier raffiné, chargé d’accueillir la crème de la société viennoise. Vous devrez jongler entre le service impeccable des cafés, gâteaux et vins les plus recherchés, tout en aménageant les chambres de votre établissement pour faire de votre hôtel un palais de délices et de repos.

Tour après tour, les dés vous serviront un éventail d’actions : préparer un café pour un noble client, aménager des chambres confortables, ou séduire l’élite viennoise avec une touche de prestige bien dosée. Mais attention, dans ce jeu, la course à la notoriété et aux honneurs est aussi subtile qu’un café viennois bien mousseux.

Entre stratégies délicates et saveurs d’antan, Grand Austria Hotel vous invite à composer la symphonie parfaite de l’hospitalité impériale.

Comment ?

Jeu déjà joué en saison 4 (compte-rendu par ici), les règles sont connues et presque maitrisées. Presque. Pour y apporter plus de possibilités et tenter d’ôter la pseudo frustration des chambres fermées et qui coûtent chères à ouvrir, on ajoute le module 1 de l’extension « Let’s Waltz! », à savoir les salles de danse.

Trois salles de danse, encore des possibilités de marquer des points et de gagner de précieuses ressources

L’extension introduit une nouvelle ressource : le champagne. Cette boisson pétillante attire les clients vers les salles de danse de la capitale autrichienne, plutôt que de les installer dans l’hôtel. Cela permet de gérer son flux de clients sans avoir à ouvrir de chambres trop rapidement. Attention toutefois, le champagne est rare et précieux. Envoyer des clients danser nécessite une gestion pointue des ressources et les cases « 1 » et « 2 » (celles des ressources) deviennent essentielles pour réussir la partie.

Et alors ?

Regardez bien les dés et leur positionnement…

La photo ci-dessus résume toute la partie. Enormément de cartes à jouer et très peu de ressources et aucune chambre à ouvrir. Le hasard des dés a voulu que cette partie soit marquée par la pénurie de matières consommables (un avant-goût de ce qui attend l’humanité ???) et l’abondance de la pose de cartes « personnel ». A ce jeu, c’est Minh qui s’en est très bien sorti. Il avait une carte posée dès le début qui lui permettait de piocher une nouvelle carte « personnel » (en plus d’un champagne gratuit) quand il jouait sur la case « 2 ». Vous avez compris qui a gagné ?

La salle d’entrainement des danseurs de l’hôtel, avant d’aller rejoindre les prestigieuses salles de la capitale

Commençons par Bob, qui a misé toutes ses ressources sur le secteur de l’hôtellerie. Dès les premiers tours, il a joué deux cartes « personnel » lui permettant d’ouvrir gratuitement des chambres bleues et rouges. Oui, vous avez bien lu : des chambres gratuites, mais au prix de tout son argent de départ. Malheureusement, les dés n’ont pas été de son côté, la case « 3 » étant quasiment déserte, réduisant sa stratégie en fumée de café viennois. À court de fonds, il a navigué dans la partie tel un mendiant cherchant une pièce, avec en plus une pénurie de ressources pour parfaire le tableau. Résultat : une dernière place avec 77 points.

Saleté de dés à la c…. GRRRRR

Au début de la partie, on pensait que Stefano avait pris un mauvais départ. Il s’est plaint de ses cartes et a opté pour une stratégie axée sur les clients et l’hôtellerie. Malgré un démarrage laborieux, il a tout de même réussi à gérer 11 clients et à occuper 7 chambres, terminant avec un respectable score de 116 points et décrochant ainsi la deuxième place. Mention spéciale à son légendaire lancer de dés : 6 dés affichant le chiffre 5 (!), lui permettant de jouer des cartes… qu’il n’avait pas en main. Minh et Bob en ont par contre profité.

Légendaire lancé de dés… encore des 5…

Enfin Minh. Il a eu de la chance d’avoir une carte au début pour piocher des cartes. La possibilité de poser des cartes a été omniprésente du début à la fin. Il gagnait du champagne facilement. Résultat : une victoire éclatante avec 160 points, obtenue sans trop de difficulté. Peut-être que les cartes lui ont été favorables, mais cela n’enlève rien à sa vision du jeu. Disons que la partie a rapidement perdu en suspense, tant son avantage s’est imposé naturellement… Et après cette partie, on peut dire sans vergogne qu’il faut drafter les cartes en début de partie, sinon on tombe (un peu) sur un jeu de hasard.

Et qu’en pensent les autres joueurs ?

Et qu’en pense le RESTE DU MONDE ?

Sur BGG, une belle 64ème place mondiale (plus de 22’000 votes) pour ce jeu qui approche bientôt son 10ème anniversaire. A noter que la note de « seulement » 3.21 est révélatrice des règles épurées et simples mais dont le jeu révèle une profondeur forte et soutenue, notamment avec l’extension du module « Let’s Waltz! ».

Conclusion

Dans cette partie de Grand Austria Hotel, j’ai ressenti que le plaisir ludique diminuait au fur et à mesure que la partie s’étirait. Oui, il y avait un futur vainqueur mis en avant rapidement. Mais le manque de dynamisme a vraiment affecté l’expérience. En effet, le temps d’attente entre chaque tour devenait de plus en plus pesant et cela s’est accentué à mesure que chacun optimisait chaque coup pour grappiller le maximum de points. J’apprécie la compétition et les jeux qui demandent réflexion, mais pas au point de voir le côté ludique disparaître derrière des calculs incessants. La partie, qui a duré 4 heures à trois joueurs (malgré quelques parties déjà jouées auparavant), a fini par diluer l’engouement autour de la table. Attendre que chacun s’enfonce dans ses stratégies n’a fait que ralentir le rythme au détriment du plaisir collectif. On appelle cela la paralysie d’analyse.

À la fin de la partie, j’en suis ressorti avec un sentiment mitigé. Un bon jeu, pour moi, doit parvenir à équilibrer le plaisir de la réflexion et le dynamisme ludique, de manière à ce que chacun reste « présent » tout au long de la partie, pas seulement lorsqu’il doit jouer. Pour qu’un jeu soit vraiment excellent, il doit pouvoir satisfaire le calculateur acharné tout en maintenant une fluidité qui évite les temps morts et la perte d’attention. Ce subtil équilibre permet de maintenir l’engagement de tous les joueurs et de faire en sorte que la partie reste captivante pour chacun, du début à la fin. Et là, ce ne fut pas le cas. Dommage.

Et à bientôt !

Daniel aka Bob

(l’article vous a plus, ou pas, donnez votre avis ci-dessous avec les pouces)


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