Samedi 25 février 2023, 8h22. Comme le temps passe vite, nous sommes déjà samedi. C’est d’habitude la « grosse » journée grand public et nous en profitons toujours pour découvrir des jeux insolites ou « petit format » très plaisant. Nous sommes toujours la même équipe au départ de la journée et la motivation (et un peu de fatigue, déjà…) est toujours bien présente. Festival !? à nous 10 !

Le festival est annoncé SOLD OUT pour les 2 derniers jours. Pour rappel, face à la cohue monstrueuse de l’année dernière, avec des milliers de personnes qui ne pouvaient plus entrer tellement l’engouement ludique avait envahi la Côte d’Azur, cette année le festival est payant. Objectif probable : contrôler les entrées et éviter que des gens ne se déplacent pour rien pour attendre dehors. Est-ce que cela se verra dans les allées ? Venez voir.
Jeu 16 : Living Forest

On abandonne un groupe chez Iello pour Starship Captains et je me dirige avec Noé chez Ludonaute, nous avons envie de tester l’As d’Or Initié 2022, Living Forest. Ce jeu a rencontré un grand succès médiatique et rare sont les avis négatifs.

Tiens, encore un jeu avec une thématique nature et des esprits de la forêt… ça en devient presque banal malheureusement, j’en suis presque à regretter la mode des zombies dans les jeux de société 😉 Bref, nous sommes un Esprit de la nature et nous allons tenter de sauver la forêt et son Arbre sacré des méchantes flammes d’Onibi. Non. Ce n’est pas un coopératif mais bien un compétitif, chacun joue pour lui mais en ayant le même but commun. Pour gagner, il faut soit planter 12 arbres protecteurs, soit récolter 12 fleurs sacrées ou soit éteindre 12 feux dans la forêt.

Living Forest est un jeu de cartes de type deckbuilding, saupoudré d’un brin de stop ou encore. J’explique. A son tour, on va tourner nos cartes d’animaux gardiens. Chacun va nous apporter des actions à jouer, dont l’addition (ou soustraction) détermineront la force des actions. Mais… on peut tourner autant de cartes que l’on souhaite de notre pioche tant que le symbole solitaire n’est pas présent 3 fois… Et là, soudain, c’est le drame. Jusqu’à 2 symboles solitaires, vous décidez quand vous arrêter et jouez 2 actions parmi celles possibles en fonction des symboles dévoilés. A partir de 3 symboles solitaires, vous vous arrêtez et ne pourrez exécuter qu’une seule action. Ça n’a l’air de rien dit comme ça mais c’est bien là que se situe le cœur du jeu. Bien évidemment, on pourra acheter de nouvelles cartes et améliorer notre deck de cartes.

Bilan : c’est évidemment une réussite et un excellent jeu. Le goût de « reviens-y » juste après la partie car « j’aurai dû oser plus sur le dernier tour en piochant plus de cartes » ou « j’ai été trop cupide et me suis brûlé les feuilles » sont dans les esprits de nos petits cerveaux de joueurs. C’est beau et coloré, les illustrations sont belles et en plus le jeu n’est pas excessivement cher. Vous ne l’avez pas encore ? Achetez le ! Victoire de Noé et pas d’achat (oui, je ne l’ai pas acheté car je connais quelqu’un qui l’a déjà… na).
Jeu 17 : Lanista

Attention, le récit qui suit est bien plus qu’un jeu. C’est l’histoire d’une vie. Nous (Sam, Minh, Stefano et moi) avons eu la très grande chance de rencontrer un passionné du monde des gladiateurs de l’époque romaine. Ce n’est pas un créateur de jeu mais un chercheur historique que nous avons devant nous. Et il a commencé ses explications en nous faisant un brin d’Histoire de cette glorieuse époque qui inventa « Du pain et des jeux« . Ce fut tellement inspirant que nous nous sommes assis autour de la table et avons regardé le nom du jeu : Lanista, édité chez L’Atelier Acta.

Nous sommes un laniste, à savoir un propriétaire d’une « écurie » de gladiateurs qui vendons aux grandes cités de ce temps des spectacles de gladiateurs. En gros, c’est un peu comme le fabuleux cirque Knie mais en plus brutal. La particularité, c’est que chaque élément de ce jeu a été pensé et créé à partir de sources historiques. Au début, outre Eru, nous dépensons notre argent lors d’une grande vente de gladiateurs pour obtenir nos 2 premiers grands combattants. Chacun début en niveau 1 (sur 5) et possède ses particularités (comme par exemple le type d’arme qu’il utilise et ses avantages en combat). Après cela, c’est le moment de négocier des contrats de « spectacle » avec les Cités mais, attention, chaque contrat sera spécifique à des types de combattants bien spécifiques. Certaines villes voudront un combat à mort et d’autres pas, certains exigeront un combat classique « glaive – bouclier » et d’autres avec des tridents. La somme perçue sera également différente en fonction du niveau des combattants et donc de la qualité du spectacle.

Et voici le moment des combats. Nous ne combattons pas les gladiateurs des autres joueurs mais bien ceux de notre écurie. Il faudra bien gérer la rencontre pour éviter que ces hommes ne se blessent et soient « inutilisables » pour les prochains combats. Après cette phase, jouée successivement par les joueurs, c’est le repos et le soin qui débutera, avant de recommencer un nouveau cycle. Tout au long de la partie, on va pouvoir équiper nos gladiateurs avec du beau matériel, jouer des cartes pour accroître la notoriété de notre star ou, et là c’est vilain, embêter nos adversaires. Le jeu est méchamment conçu (de manière historique, ne l’oubliez pas) pour interagir avec les autres afin de blesser les gladiateurs, les tuer ou, presque pire, empêcher tout bonnement la tenue d’une rencontre. Bref, coups fourrés en perspective autour de ce jeu, âmes susceptibles s’abstenir.





Bilan : Une moitié de partie seulement pour ce moment incroyable autour de ce jeu, clairement orienté joueurs experts. L’immersion est totale et on gère vraiment ses gladiateurs et on veut les chouchouter pour qu’ils nous ramènent gloire (et argent bien sûr). Les mécaniques sont bien faites mais le pouvoir de nuisance issu des cartes des adversaires nous a semblé quand même trop punitif. Ce devait pas être très rigolo d’être lanista à cette époque… La rencontre avec cet animateur restera un des grands moments de de festival, merci à lui ! Victoire (sur une courte partie) de Stefano et pas d’achat.
Pendant ce temps…



Jeu 18 : Aetherya

Après cela, on se retrouve en famille avec Alana, Sam, Noé et moi pour chercher un jeu rapide. Une table se libère devant nous, on s’installe. Nous sommes arrivés chez Nostromo Editions (la maison où personne ne vous entendra crier…) et le jeu en question est Aetherya. Un jeu pour « urbanistes » où le but est de créer un monde peuplé de créatures et de paysages divers.

Et dans notre monde, on trouvera des elfes, humains, nains et gobelins, ainsi que leurs paysages respectifs préférés, à savoir forêts, plaines, montagnes et marais. Chaque peuple n’appréciera pas forcément tous les autres et il va falloir rester attentifs à ne pas mettre un elfe à côté d’un nain ou gobelin par exemple, sous peine de déclencher un conflit qui vous fera perdre des points. On commence par piocher 4 cartes, qui seront posées face visibles devant nous. On va ensuite poser face cachées 12 cartes pour obtenir notre monde de 16 cartes en 4×4.

Un peu (beaucoup) à la manière du Skyjo, quand c’est notre tour de jeu, on va soit piocher la première carte de la pioche Royaume, soit choisir la première carte visible de la défausse. On va ensuite la poser et mettre à la défausse la carte ainsi remplacée car, oui, on a toujours 16 cartes posées devant nous. Donc, à force de faire apparaître de nouvelles cartes, on va construire notre monde et tenter ainsi de marquer un maximum de points en fin de partie. Oui, c’est une petite salade de points. Il y a également une ribambelle de cartes « objectifs », appelées Légendes, à réussir en cours de partie pour marquer des points.

Bilan : un Skyjo amélioré et thématisé en mode « médiéval fantastique » ? mais évidemment que oui ! Ce jeu est une belle création avec de belles illustrations (l’elfe ressemble quand même beaucoup à Zelda…) mais peut-être que la qualité des cartes auraient pu être meilleure… dommage pour un jeu de… cartes. Sinon, l’intérêt ludique est bien présent et nous sommes en présence d’un joli jeu tactique, avec un choix à faire à chaque tour (et qu’on regrette déjà à peine décidé) entre la carte à choisir et celle à remplacer. Bref, une belle découverte pour un jeu court (35 minutes tout mouillé, avec la règle). Victoire de Noé et achat pour la famille. A noter que sur le site de l’éditeur, vous trouvez des variantes officielles qui donnent plus de jouabilité.
Jeu 19 : Flip Hop

Je me retrouve avec Alana et nous attendons que la Stefano’s family termine une partie pour aller ensuite tenter un jeu tous ensemble. On aperçoit un joli escargot un peu déjanté, c’est Flip Hop édité chez Azao Games. L’objectif de ce jeu très coloré est de replacer nos différentes tuiles escargots, qui sont en réalité de splendides danseurs, le plus rapidement possible en fonction du positionnement indiqué par la carte objectif. Oui, c’est un jeu de rapidité. Qui sera le meilleur entre l’ado et l’adulte ?

Bilan : 2 petites parties bien endiablées pour un jeu clairement pour petits joueurs, dès 6 ans. La grosse subtilité provient des gages que l’on peut se donner entre joueurs, comme jouer avec une seule main ou ce qui vous passera par la tête dans le but de ralentir votre adversaire. Double victoire pour l’adulte (et ses vieux réflexes) et pas d’achat.
Et ailleurs ?
Le festival est plein mais sans vraiment l’être. Je m’explique. Les tables sont toutes prises et les allées sont bondées mais on sent que ça pourrait être bien pire. On a connu des samedis bien plus peuplés ! Serait-ce l’effet du prix d’entrée ?



Jeu 20 : Light Hunters : Battalion of Darkness

Stefano adore les jeux à l’esthétique « particulière ». Tout naturellement, il s’arrête devant Light Hunters Battalion of Darkness, édité chez DTDA Games, et sa couverture toute noire. On s’installe. On découvre qu’il s’agit d’un jeu de combat dans un univers médiéval fantastique, en mode PvP et en composition MMORPG.

Ces acronymes vous rebutent ? PvP veut dire « Joueur contre Joueur » et donc ce sera un combat entre joueurs, à savoir 2 équipes et MMORPG veut dire « Jeu de rôle en ligne massivement multijoueur », à savoir qu’on jouera avec des personnages dans le but de composer un groupe avec un Tank (le guerrier qui encaisse les coups), un Healer (le soigneur, essentiel) et des DPS (pour Dégât Par Seconde, les autres qui font essentiellement des dégâts). Rien que d’écrire cela, j’ai envie de rejouer à World of Warcraft !!

On compose 2 équipes : Alana, Matias et Bob d’un côté, Elia, Stefano et la gentille animatrice de l’autre. On a choisi les rôles et le combat démarre. A son tour, le joueur actif peut utiliser les diverses compétences de son personnage, en veillant à bien défausser les cartes Esprit correspondantes. L’objectif est de tuer l’ensemble des personnages d’une équipe. Evidemment, les personnages fragiles, les Healer, sont pris pour cible. Alana est la première à en faire les frais…

Bilan : pour un puriste du MMORPG, ce jeu est très très bon. Les sensations du PvP en version très light sont bien présentes. Pour un joueur lambda, ce jeu est très bon (voyez la nuance). C’est un jeu d’affrontement par équipe qui se joue en 20 minutes et on peut enchaîner les parties. J’ai particulièrement aimé l’esthétique du jeu, très dark, et les pouvoirs originaux de chaque personnage. Evidemment, il y a du hasard avec le tirage des cartes mais que voulez-vous de plus pour un jeu aussi court ? 😉 Victoire écrasante d’Alana, Matias et Bob. Achat pour Stefano avec quelques extensions.
Jeu 21 : Brigands

Au détour d’une allée, une personne me regarde en train de zieuter une jolie affiche. « Il est super, testez le ! » me dit-elle. Alors on attend 30 minutes pour avoir une table. Le jeu est très demandé apparemment et il n’y a que 2 jeux en démonstration. Brigands, édité chez Aspic Games, est un jeu pseudo asymétrique compétitif. Une personne joue le riche prince de la Cité et les autres des… brigands.

Le plateau est composé de lieux, placés au hasard autour de la prison centrale, et chaque joueur, Prince ou Brigands, vont déterminer où ils vont envoyer leurs sbires. Oui, nous sommes en plein « guessing », un style de jeu où on doit deviner ce que vont faire les autres. Evidemment, pour les brigands, le but est d’éviter de tomber sur les gardes du Prince et, dans la mesure du possible, sur les autres brigands.

Toute la subtilité du jeu provient des jetons « Action ». En effet, on peut jouer ces jetons sur des lieux et nous permettre de faire des actions particulières, comme voler de l’argent aux autres brigands, leur donner un coup de pied pour les déplacer sur le lieu suivant ou encore nous déplacer nous-mêmes sur le lieu suivant. Evidemment, si plusieurs joueurs ont posé ces jetons sur le même lieu, chacun va utiliser sa roue d’Action en même temps, en cachette. Magnifique.

Le Prince doit empêcher les Brigands d’atteindre 50 pièces d’or (individuellement) pour l’emporter et les Brigands doivent donc dépasser 50 pièces d’or de butin (et en avoir plus que les autres).
Bilan : Un véritable triomphe autour de la table ! C’est ludique, c’est stressant, énervant même quand on se retrouve sur la route du Prince, mais c’est très bien fait. Une partie dure 6 tours et chaque tour est un défi lancé aux autres joueurs. Il me fait un peu penser à La Crique des Pirates pour évidemment son côté « je vais à tel endroit et j’espère que personne d’autre n’ira » et c’est un compliment, croyez moi. VIctoire d’Alana (en tant que Brigand) et achat pour Bob.
Jeu 22 : Medieval Academy (nouvelle mouture)

Depuis sa sortie en 2014 (oui, 2014, c’est ancestral pour un jeu), il y a un jeu qui a toujours plu et qui a toujours été joué avec délectation, c’est Medieval Academy, édité chez Blue Cocker. On s’assoit avec Marion, Hannah, Minh et Stefano. Nous sommes des apprentis chevaliers et nous allons à l’école médiévale pour apprendre les grands préceptes du Chevalier : la galanterie, le combat en épée, les joutes équestres, la connaissance de la bibliothèque, les rudiments de la Cour du Roi, le Courage d’affronter le terrible Dragon et enfin le sens de la charité.

Et bien une nouvelle édition va voir le jour en 2023, une version… édulcorée. Aucune polémique de ma part. C’est juste dommage (opinion personnelle) d’avoir remplacé dans cette nouvelle version, en test à Cannes, la Galanterie par… la Cuisine et la Charité par… aller boire des bières. Bref. Le jeu. Rien de nouveau au niveau du gameplay, on va jouer 6 tours dans lesquels on va poser 4 cartes apprentissages (sur 5 en main) qui nous permettront d’avancer sur les différentes pistes citées plus haut. Tout le sel du jeu se fait au niveau du « draft » des cartes au début de chaque tour. On doit décider ce qu’on garde et ce qu’on laisse aux adversaires.

Bilan : Jeu acheté en 2014 et joué avec Alana et Noé à cette époque (et ils étaient petits…), je ne peux que vous le recommander. Bien sûr, il y a du hasard au niveau des cartes et le jeu peut générer un peu de frustration (n’est-ce pas Stefano ?), mais c’est ludique, rapide et tellement bien fait. Par contre, pas fan de la future édition, c’est très enfantin (à part le coup des bières), je me garde ma précieuse boîte vintage. Victoire de Bob.
Et quoi d’autres ?
Pas de réservation dans un restaurant pour ce samedi soir, on se dirige vers notre autre grand classique de Cannes, la Pizzeria Cresci. Il y a du monde et trouver une table pour 8 personnes (Sam et Noé étant déjà rentré sur Genève) relève de l’impossible 😀





Et à bientôt !
Et les jours d’avant ?
Partie 3
Dernières photos des jours d’avant, avec l’arrivée le mercredi à Cannes.



