L’appel de Cthulhu… histoire d’une campagne 2 : le Journaliste

Je m’appelle Larry Cleth.
Je suis né à Ipswich, un jour d’été que personne ne se souvient plus, sauf moi peut-être. Ma sœur Carrie et moi, on a grandi à Providence, sous l’œil sévère de grand-mère Mary, anesthésiste de son état, et matrone d’une main de fer. Les eaux ont emporté nos parents en 1880 ; depuis, j’ai appris que la vie ne tient qu’à une crue ou un mot mal écrit.

J’ai longtemps couru après la vérité, stylo à la main, dans les ruelles de Providence et les arrière-salles enfumées des journaux. Le Journal des Patriotes m’a forgé le cuir ; le Providence Journal m’a donné une tribune. Aujourd’hui, je gratte moins les trottoirs que les consciences.

Mais dans cette Amérique sèche et hypocrite, les mots ne suffisent plus. Alors, entre deux éditoriaux, je fais couler un autre liquide, un peu d’alcool, un peu de réconfort, un peu d’illégalité. Certains m’appellent contrebandier, d’autres journaliste : moi, je dis que j’offre ce que le peuple réclame.

Rare photo de Mary Cleth

Je ne crois plus aux grands discours ni aux dames qui s’en offusquent. La morale est une marchandise comme une autre, et j’ai cessé d’en payer le prix.

Providence peut bien se noyer à nouveau, cette fois, je saurai nager.


Sous la lueur pâle des presses, Larry noircit le papier de ses vérités amères.
Le whisky coule sous le manteau tandis que la morale se noie dans l’encre.
Entre deux articles, il vend un peu d’oubli dans les ruelles de Providence.
Le vieux Cleth écrit le monde comme il le voit : corrompu, mais vivant.

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3 réflexions sur “L’appel de Cthulhu… histoire d’une campagne 2 : le Journaliste

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