S11E02 Le Seigneur des Anneaux : Le Destin de la Communauté

Il y a deux jeux dont tout le monde parle en ce moment et qui sont au top des ventes dans les boutiques physiques ou en ligne. Et le Seigneur des Anneaux : Le Destin de la Communauté est l’un d’eux. D’ailleurs, à l’heure où je vous parle, il est quasi en rupture de stock partout. On ne présente pas le monde de Tolkien, ni le système Pandemic de l’auteur, Matt Leacock, autour duquel le jeu est bâti. Mais alors on va parler de quoi dans cet article ?

On va parler de l’immersion dans un jeu, d’une aventure du début à la fin, et d’une mécanique fluide qui donne envie d’y revenir. Ça vous tente ?

C’est quoi ?

Le meilleure manière de résumer ce jeu, c’est de lire l’œuvre de Tolkien ou de revoir la trilogie de Peter Jackson. Tout dans ce jeu rappelle l’épopée formidable de Frodon et de la communauté de l’anneau. En commençant par le positionnement des héros, bien à leur place au début. Par exemple : les hobbits sont dans la Comté, Gandalf n’est pas très loin, Boromir est chez lui à Minis Tirith ou encore Legolas se trouve dans sa cité elfique. Mais les forces du mal sont aussi bien dispersées : on trouve des Nazguls en Comté et pas très loin autour, le reste étant en Mordor, et l’œil de Sauron traque l’anneau. Oui, c’est le début du roman. Mais la suite, c’est vous qui allez l’écrire.

Frodon et Sam dans la Comté, Aragorn dans les Collines venteuses, les Nazguls rôdent

Comment ?

On retrouve la mécanique bien connue de Pandemic : effectuer des actions, piocher des cartes joueurs puis affronter les cartes ténèbres. Le jeu se joue en coopération contre le système, avec son lot de chaos et de hasard (que l’on croit maîtriser… jusqu’à ce qu’il nous échappe). Mais la vraie force du Destin de la Communauté est ailleurs : tout y est conçu pour plonger les joueurs dans leur propre quête pour détruire l’Anneau. Chaque participant incarne deux héros tirés au sort (à l’exception de Frodon et Sam, qui doivent toujours être de l’aventure), et c’est ainsi que l’histoire se met en place, unique à chaque partie.

Eowyn n’est pas un homme, c’est une vierge guerrière du Rohan et elle est badass 🙂

Oui, il est tout à fait possible de vivre une aventure où Eowyn et Galadriel prennent les premiers rôles, là où l’on attendrait plutôt Gimli ou Legolas. Mais quelle que soit la composition de la communauté, l’objectif reste le même : détruire l’Anneau. Pour y parvenir, les héros doivent d’abord réussir trois missions, tirées au hasard parmi les hauts faits de la saga. Chacune d’elles demande aux joueurs de conjuguer leurs forces, car personne ne peut réussir seul. Ces choix et ces tirages initiaux façonnent le déroulement de la partie et garantissent que chaque aventure sera unique.

Les cartes « joueurs », chacune avec une région et un symbole

Ensuite, chaque tour ressemble à une campagne contre les forces de Sauron. Les cartes ténèbres font avancer les armées de l’ombre et les héros doivent choisir ensemble où frapper pour contenir la menace. Faut-il lancer une offensive pour protéger un lieu crucial, au risque de retarder une mission, ou concentrer toutes les forces sur l’objectif principal ? Ces choix stratégiques, toujours collectifs, créent une tension constante. Personne ne peut mener la guerre seul : c’est en coordonnant les actions et en partageant les risques que la Communauté peut espérer faire progresser Frodon jusqu’au cœur du Mordor. C’est beau !

Une tour à dés somptueuse pour le lancer des dés de traque

Frodon, parlons en d’ailleurs. Sa route vers le Mordor est une traque permanente : l’Œil de Sauron, les Nazguls et les soldats de l’ombre ne cessent de se rapprocher, prêts à le rattraper au moindre faux pas. À chaque partie, un dilemme s’impose : faut-il gagner du temps en éloignant le danger, disperser les forces pour retarder l’ennemi, ou au contraire foncer droit vers le Mordor, quitte à affronter de front les serviteurs de Sauron ? Ce choix, jamais évident, structure toute l’aventure et demande à la table entière de prendre position. Avancer trop prudemment, c’est risquer d’être submergé, avancer trop vite, c’est s’exposer à des traques implacables (et le désespoir qui va avec). La réussite dépend de cette capacité collective à lire la situation et à choisir ensemble quel chemin offrir à Frodon. Wouah ! C’est magistral.

L’objectif principal, détruire l’anneau

Et alors ?

J’apprécie particulièrement ce genre de jeux coopératifs. Ils demandent une vraie coordination entre les joueurs et offrent des parties tendues, où chaque décision compte. Le Destin de la Communauté s’inscrit bien dans cette catégorie, avec un équilibre entre mécanique de gestion et immersion thématique. Le Pandemic system y est superbement intégré, au point de se faire oublier derrière l’aventure qu’il permet de raconter. Bravo.

Quand un joueur pioche cette carte… le ciel s’assombrit vraiment…

Et notre partie, alors ? Nous sommes deux joueurs : Tchi et Bob. Tchi mène le duo Frodon/Sam (considérés comme un seul héros) accompagné d’Aragorn, tandis que Bob joue Eowyn et Galadriel. La stratégie des premiers tours est claire : réussir rapidement deux objectifs, ne pas déplacer Frodon trop vite pour éviter des jets de traque, et lever des armées du Rohan grâce à Eowyn.

Le jeu nous complique la tâche. Même si deux objectifs sont vite accomplis, nous devons sortir Frodon en catastrophe de la Comté pour le faire passer à Fondcombe. De là, il traverse les Rocheuses et fonce directement en zone du Mordor. Petit bémol : le tirage des cartes ne nous donne pas beaucoup d’anneaux ni de furtivité, essentiels pour Frodon, mais plutôt de la vaillance et de l’amitié. Autant dire qu’avec ces cartes, les armées de l’ombre encaissent sévèrement. La gestion des troupes devient cruciale et nous maîtrisons cette phase sans difficultés.

Frodon est entré en Mordor

Frodon s’enlise entre le Rhovanion et l’Ithilien. Il manque de cartes essentielles, mais le jeu continue d’avancer. Bientôt, il ne reste presque plus de cartes joueurs, et il pénètre en Mordor par la porte d’Udûn. Grave erreur : il se retrouve bloqué là-bas pendant plusieurs tours, incapable de progresser…

Eowyn défend Minas Tirith

Pendant ce temps, Aragorn déploie toute sa force là où il le peut, Eowyn rallie de nouvelles troupes et Galadriel tente de déchiffrer les affres de la prévoyance des cartes. Peu à peu, une ouverture se dessine. Le troisième objectif est accomplie. Il reste seulement deux tours pour détruire l’anneau. On tente le tout pour le tout. Frodon s’aventure enfin jusqu’à la Montagne du Destin…

Frodon tente l’objectif final. Il ne nous reste presque plus d’espoir. Les dés roulent… le suspense est à son comble… VICTOIRE !! Au dernier souffle, au dernier tour de jeu. Quelle partie épique !

Et qu’en pensent les autres joueurs ?

Et qu’en pense le RESTE DU MONDE ?

Sur BGG, une 567ème place mondiale, pour le moment. Avec une note de 8.3 actuellement et avec la progression de ce jeu sur les tables de jeux, nul doute qu’il va intégrer le top 100 rapidement.

Conclusion

Il y a des moments où l’on retient son souffle, où le silence de la table pèse plus que n’importe quel bruit, malgré la bande son de l’excellent Howard Shore 😉 On ressent chaque avancée comme une petite victoire, chaque obstacle comme un vrai danger. On n’est plus seulement des joueurs : on devient les compagnons de cette quête, liés par l’urgence, le courage et l’espoir. À la fin, ce n’est pas la victoire qui marque le plus, mais le voyage partagé et l’intensité du moment vécu ensemble. Purée, quel jeu !

Et à bientôt !

Daniel aka Bob

(l’article vous a plus, ou pas, donnez votre avis ci-dessous avec les pouces)


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