Tout amateur de Howard Philips Lovecraft sait que sa ville natale et funeste est Providence, capitale du Rhode Island. Au détour d’un voyage dans le Massachussetts, je me suis rendu dans cette ville pour rendre un hommage à cet illustre Monsieur, auteur de renom, personnalité complexe et paradoxale de la littérature fantastique… Au bout de sa plume, il a su bâtir un univers d’une horreur inégalée, mettant à mal la suprématie de l’humain au détriment de puissances qui nous échappent.

Né un 20 août 1890 et mort le 15 mars 1937, son bref passage sur Terre se termina entre souffrances de la maladie et manque de reconnaissance de son œuvre. Il fut inhumé au cimetière Swan Point à Providence (Rhode Island) et son nom figure sur le monument familial, aux côtés notamment de ses parents.

En arrivant sur ce site funéraire, j’ai cherché en moi le souvenir du tout premier vertige, la première fois où j’ai croisé le regard de l’indicible : ma rencontre inaugurale avec Cthulhu, la morsure d’un chien de Tindalos, une fuite éperdue à travers l’Égypte dans les Masques de Nyarlathotep, ou encore cette peur du vide qui plane sur les Montagnes Hallucinées. J’avais peut-être 13 ou 14 ans. C’était il y a longtemps…

L’univers de Lovecraft m’a donc marqué dès l’adolescence, avec ses grands anciens, ses abîmes de folie et cette peur du cosmique. Je suis admiratif de son œuvre. Oui. Mais je garde à l’esprit l’homme qu’il était, avec ses limites, ses convictions (choquantes pour aujourd’hui et probablement aussi pour ses contemporains), ses peurs et sa solitude. Tout cela a probablement façonné ses récits, fragilisé par sa santé mentale défaillante, leur donnant une force troublante et unique. J’ai donc choisis de dissocier l’œuvre de l’homme, de lire l’imaginaire sans approuver ses idées. C’est mon choix.

En 1977, les fans de Lovecraft ont décidé de lui offrir sa propre stèle, en y faisant inscrire la phrase « I am Providence ». Cette citation, tirée d’une de ses lettres de 1934, exprime son profond lien avec sa ville natale.

Le cimetière désormais derrière moi, après un moment de recueillement devant un être cher, sans tristesse, mais plutôt envahi par un sentiment d’incroyable chance et d’émotion, je me dirige vers la bibliothèque John Hay, en plein cœur de Providence. En 1990, la ville lui a offert une plaque commémorative pour marquer le centenaire de sa naissance, rendant hommage à l’un de ses enfants les plus illustres.

Enfin, au centre commercial « The Arcade Providence », se trouve une boutique « hommage » s’appelant « Weird Providence ». C’est un lieu de recueillement pour les fans mais une boutique avant tout, qui vend des livres, des statuettes et tout autre bibelot lovecraftien. Un passage ici me semblait important. Je leur ai acheté un livre pour tout petit enfant intitulé « C is for Cthulhu » ou comment apprendre l’alphabet avec le monde de Lovecraft 😀

Mon voyage à Providence prend fin ainsi. J’aurais pu aller chercher la statue aux alentours du Providence Art Club, ou aller visiter sa maison natale ou encore sa dernière résidence. Mais non. Je garderai à l’esprit ce petit chemin fait ensemble, sorte de pèlerinage occulte d’un dévoué serviteur à son grand ancien de la littérature de l’horreur.

Mais l’aventure est loin d’être terminée. Oh non, le « Lovecraft Country » m’attend encore avec ses péripéties inattendues, ses éclats de bonheur rares mais intenses, toujours mêlés à une dose plus ou moins généreuse d’horreur. Dans ses récits, bien sûr, dans la série du même nom, mais surtout à travers L’Appel de Cthulhu (le jeu de rôle) et cette multitude de jeux de société qui font vivre H. P. Lovecraft encore et toujours, peut-être pour l’éternité.
Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn
Dans sa demeure de R’lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant.
Et à bientôt !
Daniel aka Bob
Bob joue, toujours. Il avance, il bluffe, il triche peut-être — qui sait ? — mais il joue. De table en table, de monde en monde, il voyage. Jusqu’à la mort, sans peur ni prudence. Car n’est pas mort ce qui à jamais dort… Et dans un éclat de rire ou un jet de dé, même la mort, face à Bob, pourrait bien céder.
Sources : J’ai puisé mes informations sur Wikipedia et le site d’archives hplovecraft.com pour rédiger ces quelques lignes. Quelle chance de pouvoir accéder librement à de telles ressources sur internet. Lovecraft lui-même, confronté à un tel déluge de savoir, en aurait sans doute perdu la raison. Nul être, même cosmique, ne peut absorber l’infini sans vaciller 😉 La dernière citation, enfin, est une création AI… Lovecraft aurait frémi devant cela… ou applaudi ?
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