Jeudi 27 février 2025, 7h39. La deuxième journée pro commence à 9h00 et les pass pivilège VIP pourront entrer dès 14h00. L’idée est de se concentrer ce matin sur des jeux expert, en attendant le reste de la troupe qui nous rejoindra donc en début d’après-midi.

Direction Lucky Duck Games (pour tester Andromeda’s Edge) ou Super Meeple (pour tester Sankoré). Suivez le guide !
Il y a déjà du monde qui fait la queue quand on arrive vers 8h25. On profite alors, avant l’ouverture à 9h00, de la douceur matinale et du soleil.



Jeu 6 : Beyond the Horizon

Finalement, c’est Beyond the Horizon qui nous offre une belle table, chez Super Meeple. C’est la rethématisation de Beyond the Sun (numéro 97 mondial chez BGG quand même). Ici, pas d’espace intersidéral, mais un développement classique de civilisations sur la Terre, avec l’arbre des technologies qui va bien et une partie d’exploration.

A son tour, on pose son pion action sur une des cases vides du plateau principal. Bien que les actions du début soient limitées, elles vont progressivement s’étoffer en fonction de son avancée dans l’arbre des technologies et du déblocage de nouvelles actions en fonction d’objectifs à réaliser (genre on a accompli 2 colonisations ou une fortification).

On peut bien évidemment jouer sur les technologies mais aussi sur le plateau modulable du jeu, en déplaçant ses pions « population », en explorant, en colonisant, en construisant des bâtiments et bien d’autres possibilités.

Il y a des ressources à accumuler (même la population est une ressource, ça en fait presque froid dans le dos) et il faut rester attentifs aux adversaires, qui ont le même objectif que vous, être le meilleur et profiter de toute faiblesse.

Bilan : Premier gros jeu du festival. Bien que les règles soient assez simples à appréhender, c’est un jeu à multiples possibilités et donc avec une marge de progression très forte. C’est (encore) un jeu de civilisation mais c’est pensé pour durer moins longtemps que certains grands frères justes injouables pour le commun des mortels (coucou Through the Ages). Donc c’est laborieux. Donc on tâtonne au début. Donc la paralysie d’analyse guette. Donc ce n’est pas pour tout le monde, c’est un jeu expert, un vrai. Et il a du potentiel. Partie démo de 2 heures avec les règles. Pas d’achat.

Jeu 7 : Sankoré

Oh chouette, la table juste à côté se libère en même temps que nous. On embarque maintenant sur un autre gros jeu, le « nommé As d’Or » Sankoré, toujours chez Super Meeple. Une thématique juste incroyablement rafraichissante, le développement de l’université de Tombouctou en 1325.

L’objectif ? Accueillir des étudiants, donner des cours, développer un cursus universitaire inédit ou encore alimenter la grande bibliothèque. Les 4 grandes disciplines sont la théologie, le droit, les mathématiques et l’astronomie. Chacune ayant son propre plateau de développement.

Il y a 3 ressource dans ce jeu : le sel, l’or et les livres. Chacune permettra d’accomplir des activités dans une discipline. A noter que les livres seront stockés dans la Grande Bibliothèque et détermineront à la fin de la partie la valeur de prestige de chaque discipline (en espérant avoir misé sur les plus rentables au cours de la partie).

Bilan : Ce qui a été magnifique d’emblée dans ce jeu, c’est que Beyond the Horizon (notre jeu précédent) nous a semblé un jeu pour enfant à la fin de l’explication hyper soutenue des règles par Fanny en 30 minutes chrono (sans reprise de souffle, chapeau). Tout est fait ici pour nous déboussoler (y compris des routards experts comme Minh et moi) : des règles très denses, un plateau hyper chargé et au choix de couleurs discutable pour la lecture du jeu, 1001 possibilités de marquer des points (une vraie salade), une rareté des ressources, un retour incessant dans les règles (merci à notre gentille animatrice d’être restée avec nous lors des premiers tours), une interconnexion des actions pouvant ensuite débloquer tel ou telle autre possibilité et enfin une complexité globale qui nécessiterait 1d20+5 parties pour être parfaitement maîtrisée. Bref. Un GRAND jeu. Un monstre. Une pépite. Mais clairement pas pour tout le monde, oh non. Partie démo de 2 heures avec les règles. Pas d’achat.

Pendant ce temps…
C’est encore calme… on profite pour se balader et admirer les espaces, prendre des photos et savourer le moment.
















Jeu 8 : Happy Dayz

Après 2 jeux aussi touffus, un petit jeu de cartes sur la thématique zombie (encore ?!) nous fera du bien. Retour chez Origames pour Happy Dayz, un jeu qui se vend en 2 boîtes complémentaires (American Dream et Woodstock Fever). Cette fois, on est les humains et on doit survivre aux hordes de zombies.

Rien à voir avec Eat zem All, icic’est un jeu de plis, donc des cartes avec des chiffres dessus, dont la faction (humains ou zombies) nous font gagner ou perdre des points. Chaque faction humaine a des capacités qui lui sont propre et qui permettent des événements à utiliser sans modération.

Bilan : Un jeu de plis. Tout est dit. Bien qu’il y ait quelques originalités dans la mécanique et quelques coups bas à se défausser de cartes zombies quand vous le pouvez, au détriment de vos « amis » survivants, ça reste un jeu de cartes auquel on passe un (bon) moment et qu’on oublie rapidement à peine quitté la table. 40 minutes avec les règles à 4 joueurs. Je ne sais même plus qui a gagné… Pas d’achat.

Jeu 9 : Bomb Busters

Enfin le reste de la troupe nous a rejoint, on se retrouve donc au complet sur 2 tables chez Cocktail Games pour tester Bomb Busters ! Un jeu explosif… bon d’accord elle est facile. Mais de quoi s’agit-il ? Un jeu en équipe où il faut ne pas faire exploser la bombe. Pas d’équipes adversaires ? donc pas comme Time Bomb.

Le principe est simple. On doit donner des indices sur les fils que l’on possède et les autres doivent deviner sans évidemment couper le fil rouge (ici c’est le 8.5 mais le jeu comporte 66 scénarios avec d’autres combinaisons). Il y a des cartes qui viennent faciliter le jeu quand on a réussi certains objectifs.

Bilan : C’est vraiment très bon. Rien d’extraordinaire non plus, mais le tout fonctionne. On s’amuse, on déduit, on explose et on s’engueule. Parfait. Un coopératif sans effet leader, sans règles compliquées. 3 parties jouées en tout, de 16 à 20 minutes, à 4 joueurs. Une explosion et 2 victoires. Achat !


L’Asmoquest
Ou comment se débarrasser / déstocker les jeux invendus en faisant un concours sur 4 jours, avec des questions qui nous font arpenter l’empire Asmodée à la recherche des réponses, et qui se termine par une roue de la fortune pour recevoir des jeux de société, des boosters JCC, des goodies et autres trucs ludiques.



Jeu 10 : Top Ten Aventures

Qui ne connaît pas Top Ten ? Et bien voici une nouvelle variante, Top Ten Aventures chez Cocktail Games. C’est du Top Ten mais scénarisé. Une carte comporte 5 questions et toutes les réponses sont liées.

Absolument rien de nouveau face à l’original, il faut faire deviner son numéro secret en répondant aux questions du « plus » au « moins ».

Bilan : C’est Top Ten donc c’est forcément bien. Cette variante apporte un peu plus de complicité entre les joueurs mais fallait-il vraiment faire un nouveau jeu pour ça ? Quoiqu’il en soit, on a passé un super moment sur cette « aventure ». Pas d’achat car c’est pas encore sorti.

Jeu 11 : Jungo

Décidément, on aime Cocktail Games, on teste maintenant Jungo, un jeu… de cartes avec des chiffres dessus. L’objectif ? Se débarrasser de ses cartes avant les autres… Ah oui, c’est comme le Uno. Non. Alors comme le Skyjo. Non. 6 qui prend ! ? Non plus. Ligretto alors ? Nan. Skip-Bo ???? (soupir)

Bilan : Jungo ne ressemble à aucun autre jeu… je rigole évidemment. C’est plaisant et on s’amuse, comme la plupart des jeux de cartes. Mais fallait-il vraiment en sortir un nouveau ? 15 minutes avec les règles pour la première partie à 4 joueurs, 7 minutes la deuxième partie. Pas d’achat.
Jeu 12 : Pyramido : Trésors oubliés

17h09. Probablement notre dernier jeu de la journée, étant donné que Pyramido Trésors Oubliés, édité par Synapses Games, doit se jouer en une bonne heure. Bienvenue dans les pyramides d’une tribu disparue depuis longtemps mais dont les vestiges et les richesses nous attirent, comme une sangsue sur un beau corps bien dodu…

On va explorer notre pyramide et retrouver les gemmes, que l’on va assembler par couleur, pour marquer des points. On va faire cela 4 fois, représentant les 4 étages de la pyramide, et la partie centrale sera recouverte par le nouvel étage, supprimant les gemmes centrales mais permettant des combos de points avec celles encore présentes sur les bords. Vous avez compris ?

Bilan : Un jeu d’optimisation et d’opportunisme, avec les différentes tuiles à choisir et la gestion des gemmes. C’est pas très esthétique (de gros blocs de couleur…) mais il faut avouer que le jeu fonctionne. Il faut clairement regarder ce que font les autres pour optimiser sa pyramide ou éviter que certains partent sur des couleurs en solo. Le tirage des tuiles donnent son côté chaotique au jeu, tout en laissant une bonne part de jouabilité. Rien d’extraordinaire mais c’est plaisant. Par contre, côté immersion, à part la pyramide qui grimpe, c’est du abstrait pur et dur. 1h10 avec les règles à 4 joueurs. Victoire de Minh (record du festival battu). Pas d’achat.

Et quoi d’autres ?







Et les As d’Or ?
Voici le palmarès de de l’As d’Or 2025 ! Félicitations aux heureux élus (et attention aux ruptures de stock pendant le festival).

Et les nouveautés ?
Au premier étage, loin de la foule des allées du festival, il y a ce sanctuaire, calme et reposant, qui accueille les chalands avec toutes les nouveautés présentées pendant le FIJ. C’est le showroom des nouveautés et des avant-premières. Ça donne des idées pour les jours suivants 🙂










Bilan après 2 journées ?
Le jeu de société évolue, et pas forcément dans le sens qui me plaît le plus. Aujourd’hui, les jeux grand public prennent clairement le dessus sur les jeux experts. Ça se voit au festival, année après année. Ces derniers, qui demandent plus d’investissement en temps et en réflexion, restent une niche. Or, une niche, ça ne vend pas à grande échelle, et pour un éditeur, ça veut dire un risque financier. Produire un jeu expert coûte cher, et pour éviter la catastrophe, beaucoup ne se lancent plus sans passer par des précommandes ou du financement participatif.
À côté de ça, les jeux familiaux explosent. Ils doivent être accessibles, faciles à comprendre et surtout pas trop chers. Pas étonnant qu’on voit de plus en plus de jeux de cartes avec des chiffres : c’est rapide, efficace et peu coûteux à fabriquer. Que ce soit du Uno-like, du Skyjo, du 6 qui prend! ou autre, il y en a pour tous les goûts et les éditeurs ont bien compris que c’était un pari gagnant.
Le problème, c’est que cette tendance uniformise un peu tout. Le marché du jeu devient global, et pour toucher le plus grand nombre, on privilégie des mécaniques simples et éprouvées au détriment de la prise de risque. Résultat : la créativité en prend un coup, et les jeux qui sortent finissent par se ressembler. Quand on est joueur passionné, expert ou pas, c’est frustrant. On se retrouve perdu dans un flot de sorties calibrées pour être accessibles, mais qui, au final, manquent souvent d’audace et de profondeur. ABE
Et à bientôt.
Daniel aka Bob

(l’article vous a plus, ou pas, donnez votre avis ci-dessous avec les pouces)

Merci pour cette immersion. Ca fait un joli panorama sur les jeux, et je partage complétement ton avis sur le manque d’originalité. Les jeux ne sont plus faits par des aventuriers punks qui savaient de toute façon que c’était pas ce qui fait vivre, mais par des experts, en tout cas c’est ce qu’il me semble.
Heureusement, les jeux, c’est aussi ce qu’on en fait, l’ambiance qu’on y met qui en fait l’intérêt !
J’aimeAimé par 1 personne
merci Daniel pour ce retour en images et en mots.
Toujours un plaisir de te lire.
Ta conclusion n’est que le reflet de la société dans laquelle nous évoluons et que nous cotionnons. À nous de choisir d’y adhérer, ou pas!
J’aimeAimé par 1 personne