Mercredi 26 février 2025, 11h31. Le retour aux sources. Le retour aux traditions. Le retour à Cannes ! Quel plaisir de se lever à l’aube, l’excitation en tête, pour fouler les pavés de la Croisette et découvrir, avant midi, les devantures éclatantes et ludiques du Palais des Festivals. Cette année encore, l’organisation repousse les limites : des espaces intérieurs et extérieurs déployés comme jamais !

Le Palais entier vibre au rythme du jeu. Chaque recoin est investi, chaque espace sollicité. Et déjà, une marée de passionnés déferle, avide de découvertes et de parties endiablées. C’est grandiose. C’est magique. C’est le FIJ !

Encore des changements. Le mercredi est réservé aux pros, peu importe leur badge, et nous nous dirigeons en petit comité vers l’entrée. Suivez le guide !
Jeu 1 : Eat Zem All

Notre premier jeu est… UN JEU DE ZOMBIES !!! YOUPI !!! Eat Zem All, édité par Origames. Fini la nature, exit les petites bestioles toutes mignonnes. Ici, on ne caresse pas des lapins, on dévore des humains. Miam.

Chaque joueur incarne une tribu de zombies affamés, lancée dans une chasse sans merci contre des humains malchanceux, pilotés par le jeu. Mais attention, ces sacs de chair ambulants ne comptent pas se laisser grignoter sans broncher ! Certains savent se battre (intolérable !), d’autres courent plus vite qu’ils ne devraient… et tous vont tenter d’échapper à notre appétit vorace.

Le jeu est compétitif, alors oubliez la solidarité : ici, chaque bouchée compte, et tout ce qui rampe, crie ou supplie est un festin potentiel. Après qu’un joueur zombie a joué son tour, on pioche un pack de cartes déclenchant des événements imprévisibles : déplacements, réactions, coups de panique… Comme une fuite nocturne en plein cimetière, avec des humains hurlants découvrant que les morts ne sont pas si reposés que ça.

Bilan : Un jeu truffé de petits mécanismes malins qui le rendent avant tout fun et accessible, sans prise de tête. Les règles, simples (mais avec des subtilités) et familiales, permettent d’entrer rapidement dans la partie. Le matériel est somptueux, les tours s’enchaînent à bon rythme et l’expérience reste fluide du début à la fin. On a adoré cette première immersion dans notre aventure ludique cannoise ! 1h25 de jeu (explication des règles incluse) pour 4 joueurs. Victoire de Noé. Pas d’achat cette fois… mais on a hésité pour l’association Ça Joue ou Bien ? Meyrin.

Jeu 2 : Tranquilité, l’Ascension

On quitte Origames pour se diriger vers Lucky Duck Games. Une somptueuse table de jeu nous attend avec un petit jeu de cartes. Tranquilité, l’Ascension. Un coopératif silencieux où l’on doit atteindre le sommet de la montagne, à savoir une grille pyramidale de 45 cartes.

Chacun dispose de cartes en main et pas plus. Pas de pioche. Chaque carte va générer des contraintes aux autres joueurs et les obliger peut-être à défausser trop de cartes. Et quand un joueur ne peut plus jouer ou défausser une carte, la partie est perdue. Une petite mécanique de pose de carte vraiment originale et un jeu exigeant, c’est un véritable défi.

Bilan : On a abordé cette partie avec légèreté… et on s’est fait éliminer en pleine montée. Tranquillité, L’Ascension porte bien mal son nom : ici, rien n’est reposant ! Chaque joueur doit gérer ses cartes avec soin tout en surveillant les actions de ses coéquipiers. La coopération est essentielle, mais impossible de communiquer sur son jeu. Un défi exigeant, qui ne plaira pas à tout le monde. Et d’ailleurs, ça n’a pas plu à tout le monde… mais moi oui. Je pense qu’atteindre le sommet doit donner une belle satisfaction mais pas sûr qu’on ait envie d’y revenir ensuite… 30 minutes avec les règles pour 4 joueurs. Pas d’achat.
Pendant ce temps, dehors












Jeu 3 : Hutan, La Vie dans la Forêt Tropicale

On reste chez Lucky Duck et on va tester Hutan, la Vie dans la Forêt Tropicale… Après l’euphorie des zombies, retour à la dure réalité du jeu « nature »… Mais donnons lui sa chance ! Hutan, en indonésien, veut dire forêt… on est donc transporté en pleine forêt d’Indonésie.

Ici, on va cueillir des fleurs selon les cartes disponibles à chaque manche. Chaque carte nous donne des fleurs que l’on doit poser dans notre forêt selon des règles strictes de pose. Quand on aura posé 2 fleurs de la même couleur sur la même case, on plante un arbre. Quand on a planté plusieurs arbres de la même couleur dans la même zone, on attire un animal qui va déféquer partout autour et faire pousser des fleurs (oui, c’est comme ça que ça nous a été présenté).

Bilan : Hutan est un jeu visuellement splendide, subtil et agréable à jouer, avec une mécanique ingénieuse où les fleurs deviennent des arbres, attirant peu à peu la faune… Mais malgré ce concept malin, l’ensemble manque cruellement de relief, laissant une impression de jeu aussi beau que fade, malgré son côté « optimisation » et « tactique ». Bien que le concept soit intéressant, le jeu manque de tension et de choix stratégiques percutants, rendant l’expérience monotone. C’est un jeu familial, pour attirer les non joueurs au monde du jeu et pour ça c’est réussi. Mais c’est tout. 45 minutes de jeu avec les règles pour 4 joueurs. Victoire de Minh. Pas d’achat.

Jeu 4 : For a Crown

On se déplace ensuite chez l’Empire Asmodée, un étage entier ! Il y a une sorte de château dressé avec des tables et sur ce tables, le même jeu. For a Crown, édité par Repos Production. Tout de suite, on comprend que c’est du compétitif, chacun possède un petit coffre avec des pièces et des gemmes. Mes précieux !

Le jeu est d’une grande simplicité. Chacun incarne une famille qui lutte pour conquérir le royaume, mais évidemment, tous les autres joueurs poursuivent le même objectif. Pour y parvenir, il faut faire preuve d’ingéniosité, en recrutant les mercenaires les plus puissants (et là, on place chaque carte obtenue dans une sleeve de notre couleur). Une fois que tous ont recruté, on mélange le paquet et on dévoile les cartes une à une. Si l’un de nos mercenaires apparaît, on applique immédiatement ses effets : gagner un rubis, en faire perdre un à un autre joueur, obtenir une pièce ou même lancer le dé magique.

Le but du jeu est de cumuler le plus de richesse possible d’ici la fin de la partie, que l’on dissimule précieusement dans notre coffre secret. À chaque instant, la question demeure : qui est vraiment le plus riche autour de la table ? Les coups bas fusent, et chacun est constamment en train d’ouvrir son coffre, que ce soit pour recruter un mercenaire (contre quelques pièces) ou pour tenter de nous voler un rubis. Les décisions se prennent à la fois avec cœur et raison, oscillant entre émotion et calcul stratégique, dans l’espoir de se faire oublier des autres… mais quel doux rêve !

Bilan : Soyons francs, c’est un véritable chaos, et c’est totalement injuste. Mais c’est aussi incroyablement ludique et on prend un plaisir fou à se balancer des coups bas à tout-va. Un conseil : ne jouez surtout pas avec des enfants, ils risquent de vous détester ! À prendre sans hésiter comme un party game entre amis mais, attention, avec quelques prises de tête. 40 minutes de jeu avec les règles à 5 joueurs. Victoire de Noé. Achat incontournable ! (avant la rupture de stock du samedi…)

Et ailleurs ?
Il y a tellement de jeux qui sortent chaque année, c’en est presque effrayant ! La créativité déborde de toutes parts, mais parfois, difficile de ne pas sentir un certain manque d’originalité dans les thèmes. La nature, vraiment, il va falloir qu’on passe à autre chose. Et côté mécanique, n’en parlons même pas : combien de jeux de cartes avec des chiffres dessus peut-on vraiment encore supporter ? Pourtant, malgré cette répétition, il y en a pour tous les goûts : des jeux de stratégie intenses, des univers inédits et des idées fraîches qui finissent toujours par émerger.





































Jeu 5 : Duck & Cover

Et on finit la journée sur le méga énorme stand de Captain Games, qui ne présente qu’un seul jeu, Duck & Cover. Un jeu de cartes avec des canards et des chiffres. Le principe ? Simple comme un coin. On doit faire le moins de points sur 3 manches et pour y arriver on va recouvrir nos cartes pour garder que les petits chiffres. En version thématique, les gros chiffres représentent les éclaboussures que l’on fait dans son bain.

Un joueur utilise un paquet spécial de cartes et annonce un chiffre. Chaque joueur doit ensuite choisir entre trois options : prendre la carte (ainsi que les éventuelles cartes en dessous) et la poser sur une autre carte adjacente, déplacer la carte à un autre endroit ou faire « coin » si la carte est déjà recouverte. Oui, c’est tout. Oui, c’est un party game.

Bilan : Il faut avouer que Captain Games a mis les canards dans le grand bain, avec un stand colossal pour un jeu aussi simple. Je parie que tous ceux qui étaient à Cannes et qui lisent ces lignes y ont joué. Sinon, sachez que le jeu est excellent dans sa catégorie. Il fait jouer tout le monde, de 6 à 99 ans, et en plus, on s’amuse à crier « coin » comme des canards. On râle contre le hasard, mais on est aussi tout content quand enfin le chiffre tant espéré sort. Soyons honnêtes, on a adoré. 15 minutes avec les règles, peu importe le nombre de joueurs. Achat !
Pourquoi la journée Pro c’est bien ?
Être là lors de la journée réservée aux professionnels, c’est un véritable privilège. Les allées du festival sont presque désertes, et une atmosphère calme règne sur le lieu. Il est possible de s’installer presque partout, de discuter tranquillement et de découvrir les jeux sans l’agitation habituelle. C’est l’occasion idéale pour échanger sereinement et profiter pleinement de cette ambiance unique.






















Cette première journée professionnelle au FIJ nous a offert des allées désertes et un accès privilégié aux nouveautés, sans l’agitation habituelle. C’était l’occasion de se promener à son rythme, de prendre le temps d’apprécier les efforts de décoration et d’animation des éditeurs. Un moment parfait pour découvrir certains jeux en toute tranquillité et repartir avec de nouvelles idées en tête.
Et à bientôt.
Daniel aka Bob

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