Deuxième épisode du cycle de la fièvre du rail de cette 10ème saison, le bien nommé German Railroads, qui est au jeu de train ce que l’ingénierie allemande est à la fantaisie : carré, optimisé, implacable. Oui, c’est vrai. Pas de place à l’improvisation ici, même l’ombre d’un wagon est optimisée pour maximiser chaque placement d’ouvriers (bon, là j’déconne). Bienvenue dans l’optimisation à l’allemande !
Qui de Bob, Stefano ou Stéphane ira piquer la place de Minh, dernier vainqueur du Russian Railraods ? Sachant qu’on a corsé le jeu en y ajoutant le module « Charbon », pour encore plus de plaisir (et de salade de points). C’est par ici !
C’est quoi ?
German Railroads, c’est le jeu de train où l’optimisation est reine et l’erreur fatale. Chaque action est un engrenage dans une machine implacable, chaque ressource doit être exploitée au maximum. Ici, pas de place pour la contemplation : seuls ceux qui calculent avec une précision chirurgicale verront leur locomotive filer vers une avalanche de points, pendant que les autres restent à quai, broyés par l’efficacité allemande. Cette phrase vous effraie ? Alors fuyez, pauvres fous !
Comment ?
C’est comme Russian Railroads, mais avec quelques petits changements, notamment les plateaux modulaires et le choix de la destination finale. On va pouvoir choisir quelle stratégie on souhaite mettre en avant au fil de l’avancée de la partie : plutôt les nouveaux jetons à cadeaux ? les idées ? de nouveaux ouvriers plus rapidement ? une machine à scorer des points ? ou encore un boost pour l’usine ?
Pas de mauvais choix (enfin, presque…), c’est stratégique mais c’est aussi très tactique. Il faut savoir réagir aux opportunités et contraintes du plateau principal et de son propre plateau. Mais le tout doit rester cohérent car, vous l’avez compris, tout doit bien s’imbriquer pour créer un puissant moteur de locomotive. Si on part sur une stratégie usine, il faut y aller à fond. Si on part sur une stratégie « rail d’or », c’est l’objectif à atteindre rapidement. En fin de partie, les points deviennent exponentiels si vous avez tout bien préparé. Sinon, c’est la défaite assurée.
Et alors ?
Alors que Stefano découvre le jeu, il s’hasarde dans plusieurs stratégies en même temps. Il tente une percée sur la route principale mais y arrive en toute fin de partie. Il développe ses locomotives mais pas assez pour débloquer les beaux bonus. Il ne choisit qu’un seul plateau modulaire, laissant filer ainsi d’autres bonus. Il ne touche presque pas à l’usine et encore moins au charbon. Bilan : 4ème avec 186 points.
Stéphane a déjà roulé sur les plaines arides et froides de la Sibérie. La virée en Allemagne ne devrait pas le déstabiliser. Mais peut-être que le trop grand choix de ce German et de l’extension du charbon en font une montagne trop difficile à surmonter pour lui. Mais contrairement à Stefano, il a mieux géré sa stratégie initiale qui consiste à aller scorer un maximum de points. Il développe ainsi son usine, il se donne des opportunités avec des conducteurs expérimentés, il choisit des locomotives qui le mène là où il voulait aller. Mais le tout est soupoudré d’une timidité qui l’empêcheront de viser le sommet. Bilan : 3ème avec 202 points.
Bob s’est donné comme objectif du jour de prendre des conducteurs, de tenter le charbon et d’y aller à fond sur l’usine. Et il l’a fait. Tout le monde se souviendra de son coup « combo » qui a duré plus de 10 minutes et qui a fait perdre patience à Stefano. Un amoncellement d’actions qui se sont succédées grâce au charbon, qui a déclenché une idée, qui en a déclenchée une autre, qui a fait avancer le rail pour découvrir 2 plateaux modulaires, pour ensuite redéclencher l’usine. Bref. Magistral. Mais German Railroads ne pardonne pas. Bob a choisit le chemin de la simplicité en allant rejoindre Berlin et non pas Hamburg (et son beau rail doré, valant plein de points). Quelle erreur. Cela a laissé le champs libre à Minh. Bilan : 2ème avec 367 points.
Enfin Minh, qui a transpiré sur le coup de Bob, qui n’a pas perdu son sang-froid et qui a gardé sa stratégie initiale en ligne de mire (qui consiste de gagner par tous les moyens, quoiqu’il en coûte), est arrivé le premier à Hamburg en jouant sur les 3 lignes ferroviaires, les jetons x2, les idées et les les locomotives, sans oublier le précieux charbon. Personne n’était présent pour l’arrêter sur le déploiement de son rail doré (Stefano l’a déclenché en toute dernière action), il a surpassé Bob au dernier moment. Bilan : 1er avec 401 points. Quelle partie. Bravo !
Et qu’en pensent les autres joueurs ?
Stefano
Il semble évident que c’est un bon jeu. Mais je dois dire que ce n’est pas le genre de jeux que je recherche actuellement...
Je cherche un grand beau plateau où l’on joue et œuvre tous, et non mille-un éléments que l’on cherche à "combotter" de notre côté, mieux que les autres. Mais je trouverais 😉
Et qu’en pense le RESTE DU MONDE ?
Sur BGG, un poids de 3.55. Bien que les mécanismes soient simples à appréhender, le jeu ne l’est pas du tout.
Conclusion
German Railroads, c’est un vieux jeu à l’allemande, un modèle d’efficacité où la moindre erreur se paye cash. C’est le genre de jeu où tu peux vite te faire distancer, regarder les autres accumuler les points pendant que toi, tu te noies dans une mer de ressources mal optimisées. Et ça, c’est pas très moderne. Aujourd’hui, le monde du jeu a évolué pour éviter ce genre de frustration : les jeux contemporains ont tendance à offrir plus d’interaction, d’opportunités de revenir dans la course, et surtout moins de moments où tu te retrouves spectateur de ta propre défaite. Oui, Stefano a beaucoup râlé pendant la partie 😉 German Railroads, c’est implacable, et ça peut refroidir les joueurs qui aiment un peu plus de souplesse dans leur compétitivité. Bref, c’est pas pour les mauviettes.
Et à bientôt !
Daniel aka Bob
Le train de Minh roule encore, mais dans German Railroads, l’erreur n’a pas de seconde chance. Les rails sont posés, les calculs sont faits. L’optimisation ne pardonne pas.
(l’article vous a plus, ou pas, donnez votre avis ci-dessous avec les pouces)
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