Le train incarne l’ingéniosité humaine et l’esprit de connexion. Il symbolise l’expansion industrielle, la conquête de vastes territoires et le lien entre les cultures. Mais ici, c’est avant tout la thématique principale du nouveau cycle de la fièvre du rail, incarnée par la big box Ultimate Railroads, un jeu de Helmuth Ohley et Leonhard Orgler, édité par Z-Man Games et francisé par Asmodée. Monument du jeu de société, on commence le premier épisode avec Russian Railroads.

Stéphane (qu’on avait pas encore vu cette saison), Minh, Tchi et Bob s’affrontent. Qui sera déclaré vainqueur, qui conduire sa locomotive vers la victoire, qui remportera la partie à toute vapeur et qui va dérailler ? C’est par ici.

C’est quoi ?

Ultimate Railroads est une édition complète et luxueuse regroupant le jeu de base Russian Railroads ainsi que toutes ses extensions (German, American et Asian, sans comptes les minis extensions). Ce coffret offre aux joueurs une variété impressionnante de stratégies et de configurations grâce à la diversité des plateaux proposés… c’est de là qu’est née l’idée de faire 3 parties d’affilée du même jeu mais en variante différente pour les 3 prochains épisodes des Bob Games.

Et alors ?

On ne va pas rentrer dans le détail des règles. C’est un vrai pose d’ouvriers comme à l’ancienne, à savoir que les places sont limitées et chères. En gros :

1. Les joueurs disposent de travailleurs qu’ils placent sur différentes cases d’action pour construire des voies ferrées, améliorer leurs locomotives, développer leur industrie ou gagner des bonus.
2. Trois lignes ferroviaires principales (Moscou-Vladivostok, Moscou-Kiev, et Moscou-Saint-Pétersbourg) peuvent être construites, chacune offrant des opportunités de points et des bonus, dont des jetons « idées » très puissants.
3. Les joueurs avancent sur une piste de développement industriel, permettant de débloquer des points de victoire et des bonus.
4. Le jeu se joue en 7 tours, chacun divisé en une phase d’actions et une phase de score, où les joueurs gagnent des points en fonction de leurs progrès sur les rails, leurs locomotives et leurs industries.
5. En fin de partie, le joueur avec le score le plus élevé l’emporte.

La clé de la victoire réside dans l’optimisation des actions et dans le choix des priorités entre expansion ferroviaire et industrielle. Bref. Un pose d’ouvriers.

Comment ?

Lors de la partie, une expérience sociale a été menée pour observer l’impact du stress sur la dynamique de jeu. Un dé minuteur a été introduit pour mesurer précisément le temps de jeu de chaque participant. Bien que cette initiative ait d’abord suscité des réticences parmi les joueurs, ils ont finalement accepté de se plier à cette contrainte inédite.

Le résultat a été frappant : l’ajout du minuteur a supprimé presque tous les temps morts. Chaque joueur, conscient de la pression du chronomètre, a accéléré sa prise de décision, rendant la partie particulièrement fluide (j’étais bonheur). La tension était palpable et chacun semblait stressé par la peur de ralentir le groupe (ou plutôt de s’entendre dire que les parties sont lentes à cause de lui…). Mais cet état de concentration extrême a permis de battre un record : la partie s’est terminée en à peine plus de deux heures, une première dans l’histoire des soirées Bobgames pour un jeu estampillé expert.

Cette expérience a démontré que la contrainte temporelle peut transformer la dynamique d’un jeu en encourageant une approche plus rapide et décisive, bien que cela se fasse au détriment d’un jeu plus détendu. Une réflexion intéressante sur l’équilibre entre performance et plaisir dans les jeux de société !

Mais, car il y a un « mais ». Une bonne expérience de jeu, c’est quand des mécaniques bien pensées rencontrent des interactions sociales dynamiques. Mais là, la partie a perdu cet équilibre : les joueurs se sont concentrés sur des calculs « froids », au point de laisser les échanges de côté. Résultat : l’ambiance est devenue monotone, parfois même chia…. Sans ces moments de partage, de rires ou de petites négociations entre adversaires, il manquait l’essence même du jeu : le plaisir d’être ensemble et de s’amuser (et là, je ne suis plus bonheur).

Et en terme de temps, alors ? Malheureusement une défaillance technique du dé électronique en toute fin de partie n’a pas permis d’avoir les temps finaux. Mais avant la 7ème manche, on avait Minh qui avait pris le moins de temps (environ 15 minutes, mais il était tellement sous contrainte qu’il n’arrivait plus à compter ses points…) et les 3 autres étaient autour des 20 minutes.

Et la partie ? Disons que Tchi a fait une percée ferroviaire hallucinante (c’est lui qui a rejoint Vladivostok en premier, débloquant ainsi le rail d’or) mais que cela n’a pas suffit à battre Minh qui a œuvré sur les trois liaisons. Stéphane a fait une début timide, très timide, mais est bien remonté à la fin pour talonner Bob, qui coursait en tête pendant la moitié de la partie mais qui a disparu dans les 2 derniers tours.

Et qu’en pensent les autres joueurs ?

Tchi
Très peu d'échange social autour de la table, des joueurs concentrés pour leur prochain tour, d'une tristesse incommensurable. Heureusement que Bob m'a hébergé encore un moment après pour papoter autour d'une bière, sinon j'aurais eu l'impression d'avoir joué sur BGA....

Et qu’en pense le RESTE DU MONDE ?

Sur BGG, la boîte collector Ultimate Railroads affiche une jolie note de 8.4, alors que le jeu original Russian Railroads est à 7.7 pour une 137ème place mondiale. Je suis surpris du poids de 3.40, qui me semble presque fort pour la mécanique en finalité très basique. Probablement que ce score reflète plutôt la gestion, la quantité de choix et surtout l’anticipation.

Conclusion

Ultimate Railroads est un excellent jeu qui met en avant une mécanique solide de pose d’ouvriers. Toutefois, cette mécanique, datant de 2013, peut sembler un peu dépassée pour certains joueurs habitués à des systèmes plus modernes et diversifiés. Cela a d’ailleurs été le cas pour Tchi, qui n’a pas apprécié, et pour Minh, qui est resté mitigé.

Malgré cela, il est agréable de revenir à un jeu historique qui a marqué son époque. Ultimate Railroads repose sur une base éprouvée, offrant une expérience stratégique robuste et bien équilibrée. Quel plaisir de jouer sur un jeu aussi emblématique et toujours aussi réussi !

Quant à l’expérience sociale du dé minuteur, elle a apporté une dynamique unique et pourrait être reconduite pour des jeux encore plus imposants, mais au détriment du « social ». Cependant, les joueurs seront cette fois prévenus à l’avance, pour que chacun puisse se préparer à cette pression temporelle… et à des soirées encore plus mémorables ! (ou pas)

Et à bientôt !

Daniel aka Bob

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