Cette chronique vous est proposée par Tchi, éminent membre de la Bob’s Team, merci à lui pour cette contribution !
« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise : le groupe de pillards qui nous a dépouillé il y a trois semaines est de retour, et il a établi son campement à peine à 5 kilomètres d’ici. La bonne : du coup, le Capitole nous envoie des renforts et va venir nous chercher, il faut juste qu’on attende 8 jours ».

Gabriel Diaz (Tchi) se tut pour évaluer l’impact de cette information sur les quatorze autres survivants. Le découragement le disputait à l’espoir.
« 8 jours ? On ne tiendra jamais ! On n’a plus de nourriture, on sera tous transformés en ces choses, d’ici-là. Autant s’flinguer direct. ».
Rod Miller (Stéphane) était exaspérant mais probablement réaliste. Gabriel sentit qu’il était temps de jouer son va-tout. Son habitude de gestion des crises dans son ancienne vie de pompier lui était bien utile dans ces situations. « OK. Evitons ce genre de discours défaitiste. Cet après-midi je sors et je vais fouiller le container que Hugo a repéré hier dans la forêt, le diable si on ne dégotte pas quelques boîtes ».
« Je te rappelle que je vous ai parlé du container ET des choses qui grouillaient autour. C’est peut-être pas un hasard si personne n’est encore allé voir ce qu’il pouvait bien contenir », compléta Hugo (Minh).
Dead of Winter, sans rentrer dans les règles détaillées (pour cela, revivez cet article), c’est ce jeu collaboratif où un groupe de survivants doit remplir un objectif collectif tout en poursuivant un objectif personnel caché. Seuls les joueurs ayant réalisé leur objectif personnel, en plus de la réussite collective, gagnent la partie. Il y a par ailleurs un peu plus d’une chance sur deux pour qu’un traître soit parmi les joueurs. Ce dernier devra faire tomber le moral de l’équipe à zéro. L’objectif de ce soir pour Bob, Minh, Steph, Stef et Tchi, est tout simple : survivre 8 tours de jeu. A chaque tour les joueurs devront résoudre une crise en défaussant un certain nombre de cartes d’un type particulier : nourriture, médicaments, armes, bric à brac, etc. Ça vous tente ?

Jour 1 : Le convoi
Rocco Bellini (Bob) et Gia Najjar (Minh) planquaient, à quelques centaines de mètres de l’orée de la forêt dans laquelle avait disparu Gabriel depuis bientôt une heure. Ils ne purent s’empêcher d’échanger des cris de victoire en le voyant revenir, les mains chargées, mais bien vite ils se rendirent compte qu’il y avait un problème lorsque le pompier s’écroula.
« Gabriel est hors de danger maintenant » annonça Gia, qui avait fait appel à ses souvenirs d’études pour lui prodiguer les premiers secours dès le retour au camp. « Ses blessures étaient importantes, mais aucune morsure, je vous le garantis, Danica (Tchi) tu peux ranger ton poignard » lança-t-elle à l’attention de la jeune étudiante névrosée qui avait proposé d’abandonner Gabriel hors du camp pour ne pas prendre de risque. « Et il a réussi à ramener des vives en suffisance pour cette aujourd’hui, je crois qu’on peut lui tirer un coup de chapeau. » Il faut maintenant assurer notre subsistance pour les prochains jours. Mais d’abord, nous devons répondre à une demande du Capitole qui souhaite que nous envoyions de la nourriture à nos alliés du secteur 25, qui ont subi d’importantes pertes dans l’attaque d’une horde. Le convoi doit partir ce soir. Allez bougeons-nous ».
Le jour même, une partie du groupe quittait la colonie en quête de nourritures et d’équipement. Rod Miller (Stéphane) et Hugo Valentine (Minh) s’occupèrent du poste de police abandonné. Chloé Larousse (Stéphane) et Hawk Wheeler( Stefano) partirent fouiller le Supermarché (malgré les sarcasmes de Rod selon qui les deux danseuses seraient incapables de se défendre seules si elles étaient attaquées et qui leur proposait de venir sagement s’asseoir à l’arrière de son gros camion pour réconforter les vrais hommes quand ils auraient fini leur labeur). David Garcia (Bob) se porta volontaire pour visiter l’école, en son for intérieur il espérait que l’endroit n’intéresserait personne et qu’il éviterait tout risque. Enfin Alexis Grey (Stefano) prit la route pour la bibliothèque qu’elle connaissait très bien pour y avoir travaillé dans le monde d’avant. Il fut convenu que le Père Rocco ferait un peu de ménage dans la colonie pendant ce temps et que Gia Najjar (Minh) veillerait sur Gabriel. Personne n’osa attribuer de tâche à Danica (Tchi).
« Arrête de bouffer, Rod, tu courras bientôt moins vite que les choses et tout ton gras servira uniquement à les nourrir ». « Ta gueule ! Moi j’ai conduit, quand je conduis j’ai faim, et quand j’ai faim faut que…. » « Wow ! » l’interrompit d’un coup Hugo. « Voilà qui devrait nous être bien utile » et il sortit du tiroir un fusil de chasse qui, bien que ne semblant plus de première jeunesse, paraissait encore en état de marche. Enfin ça Hugo se réjouissait de le tester sur les silhouettes titubant à l’extérieur du poste de police.
Hawk se faufila derrière le zombie qui déambulait entre les rayonnages et abattit sa pelle sur son crâne. « Pas mal pour une fillette sans défense, non » lança-t-elle à Chloé qui fouillait un monceau de déchets à la recherche de quelque chose que les pillards auraient manqué.
« Bingo » David Garcia (Bob) déplia le plan de l’école qu’il avait découvert dans ce qui devait être la loge du concierge. « Ca devrait me faire gagner pas mal de temps ».

Alexis (Stefano) arpentait prudemment les rayonnages de la bibliothèque. Elle-même ne savait pas vraiment quoi chercher, mais cet endroit était rassurant et lui rappelait sa routine passée. Soudain, une étagère s’effondra sur elle, la projetant au sol ! Une silhouette (armée d’un… clavier d’ordinateur ?) bondit avec des intentions sans équivoques belliqueuses. Alexis eut le réflexe de crier « Non , s’il vous plaît ! » ce qui stoppa net l’assaut de la jeune assaillante « Ha merde, désolée, vous n’en êtes pas un, désolée, désolée ! »
Après avoir repris ses esprits et une fois les présentations faites, Alexis apprit que Janet Taylor (Stefano) avait perdu son groupe et errait depuis. « Viens dans notre colonie, plus on est nombreux plus on est fort. Les autres seront contents d’avoir une recrue de plus, qui plus est une ancienne infirmière ». « Merci, je viendrai avec plaisir, mais laisse-moi faire un saut d’abord à l’hôpital, je vais essayer de trouver de quoi me faire bien accueillir ».
Danica (Tchi) avait repéré l’intrus. A l’instant où elle avait explosé la tête du zombie avec le pistolet de la pompe à essence, elle avait aperçu subrepticement un léger mouvement à l’intérieur du shop. Si cela avait été une de ses choses, l’ombre ne serait pas planquée et au contraire la créature aurait redoublé de grognements stupides. Au lieu de ça, le silence. Danica se faufila par la porte fracassée, sans bruit, et avisa une lourde clé à molette abandonnée au sol fort à propos. Ah, son adversaire voulait jouer, il avait trouvé à qui parler !
Après de longues minutes d’immobilité absolue, Danica entendit des pas feutrés vers sa gauche. Instantanément elle projeta son arme de fortune dans la direction et entendit un fracas d’objets renversés ou brisés. Et un rire « Manqué, petite. Allez same player shoot again ! ». Danica bondit hors du bâtiment pour ne pas offrir une cible trop évidente et s’accroupit derrière une carcasse d’un vieux pick up décati. « Tu ne perds rien pour attendre, mec, je ne te raterai pas deux fois » pensa-t-elle.
A l’issue du premier tour, les joueurs parviennent à défausser collectivement 7 cartes nourritures ou essence et, ce faisant, gagnent un point de moral, bien utile en vue des tours suivants. Les zombies sont ajoutés sur le plateau, mais ne débordent pas les défenses de la colonie ni ne font de victimes dans les autres lieux. Le brigand de la station-service vole un médicament qui est placé dans le repaire des brigands.

Jour 2 : La disette
Danica s’était trompée. Après avoir patiemment attendu que son ennemi fasse un faux pas, elle dut se rendre à l’évidence, les grognements se rapprochaient de l’enceinte qui entourait la station-service. Elle commença donc à renforcer l’entrée en remontant les solides planches de bois qui avaient déjà subi les assauts de vagues précédentes. Mais en abaissant sa vigilance, elle repéra trop tard l’homme qui se faufila derrière elle et parvint à esquiver la brique lancée à toute volée qui lui était destiné. Encore une journée de gâchée. Mais ce ne fut pas elle qui passa la pire journée.
Alexis (Stéfano) retrouva le plan du poste de police à l’endroit où elle l’avait rangé la dernière fois, lorsque le chef Martins le lui avait confié avec une gravité surjouée. Elle envisagea de rejoindre Rod (Stéphane) et Hugo (Minh) pour les aider dans leurs recherches, mais décida de faire un tour d’abord dans la petite annexe attenante au bâtiment principal de la bibliothèque. Il lui semblait que des réserves étaient entreposées là-bas en cas de journées chargées…
….mais elle tomba nez-à-nez avec deux jeunes femmes, qui, avant qu’elle ne puisse réagir, lui collèrent un chiffon de chloroforme sur le nez.
Alexis se réveilla dans ce qui semblait être une sorte de grotte, avec des branches grossièrement taillées en guise de barreaux de fortune. Un homme la dévisageait, le regard exalté « une nouvelle lionne dans mon zoo…. » susurra-t-il. Mais ce ne fut pas elle qui passa la pire journée.
Cet événement est un « cross road » : lors du tour de chaque joueur, le joueur à sa droite tire une carte qui mentionne une condition (par exemple : « un personnage est dans la colonie », ou « Hawk Wheeler fouille la bibliothèque ») et une petite histoire qui se produit si la condition est remplie, avec un choix à faire. Dans ce cas, il fallait qu’un personnage de Stefano fouille la bibliothèque.
« Ho ho, regarde ce que le Père Noel nous laissé juste pour nous ! » Hugo ressortit de la pièce avec un nouveau fusil. Ca m’en fait un par main maintenant, je sens qu’on va rigoler. Mais si t’es sage je te laisserai jouer avec ».
Rod avala une dernière bouchée de brioche et toussa.
« Je t’avais dit de calmer l’empiffrage » s’esclaffa Hugo.
« Allez, respire, ça va passer ».
Mais ça ne passa pas. Rod s’effondra, terrassé par une crise cardiaque. C’était lui qui avait gagné la palme de la pire (dernière) journée.
Et Stéphane se retrouva avec un seul personnage…

Sans se douter du drame qui s’était déroulé à quelques encablures de là, les anciens compagnons d’infortune de Rod vaquèrent à leurs tâches attribuées, consistant à fouiller les différents lieux, tout en établissant des barricades pour prévenir les attaques de zombies et en décapitant ceux qui parvenaient à s’immiscer malgré tout.
Mais sur le camp, un autre choc attendait les survivants…
« Mais bordel, qui a saccagé les réserves de nourriture ! » s’étrangla Rocco (Bob). Tous accoururent et restèrent tétanisé devant le spectacle de désolation devant leurs yeux : les sacs de grains étaient éventrés, les conserves ouvertes et répandues sur le sol, les récipients vidés de même….
« On nous a attaqué », constata sombrement Gabriel (Tchi). « Impossible » murmura Rocco, « les palissades sont intactes et personne n’a pu s’infiltrer par là. Il y a un traître parmi nous ! »
La crise de cette fin de tour requérait de défausser des cartes nourritures. Or, seules 6 cartes représentaient de la nourriture, tandis que la septième laissait apparaître du bric-à-brac, comptant ainsi en négatif. Il y a donc bien un traître dans la partie. Comme Tchi n’avait pas défaussé de carte, il est automatiquement disculpé. Les efforts pour la communauté de Bob, qui avait généré un très grand nombre de nourritures sur le camp, rendent improbable sa culpabilité. Stéphane ayant joué deux cartes, il aurait fallu un gros bluff avec une carte favorable à la crise et une défavorable. Restent Minh et Stefano qui ont tous les deux joué une seule carte et qui sont donc les coupables potentiels désignés.

Jour 3 : Les congères
Le climat était pesant dans la colonie. Les accusations avaient fusé entre les survivants, autant pour essayer de trouver les coupables que pour démontrer sa propre innocence. Un vote avait même été déclenché par Hawk Wheeler (Stefano) pour exiler Gia Najjar (Minh) et ses alliés, mais après des échanges très tendus le bénéfice du doute avait été laissé à la physiothérapeute. Si le groupe se trompait cela aurait fait le jeu des traîtres et laissé moins de chance aux colons restants. Aussi il fut convenu que Gia pourrait rester, mais sous haute surveillance.
La mort de Rod avait contribué à plomber l’ambiance. Jusque-là, le groupe s’en était plutôt miraculeusement bien tiré, mais la roue invisible du destin semblait tourner inexorablement. Avec la disparition inquiétante d’Alexis, les événements allaient de mal en pis.
Pour couronner le tout, un virus avait commencé à circuler, provoquant de fortes fièvres, et le besoin en médicament devenait urgent. Aussi, ceux qui étaient encore vaillants repartir à la recherche de précieuses ressources. Il fallait encore tenir 6 jours !
Alexis (Stefano), en nage, la bouche ensanglantée s’appuya en haletant contre la porte d’une vielle ferme, apparue devant elle fort à propos. Elle reprit son souffle et songea qu’elle avait dû mettre une distance suffisante entre la caverne et sa position actuelle. Elle frissonna d’horreur en se remémorant quels réflexes l’avaient sauvées. L’homme voulait violer sa lionne, il en fut quitte pour se vider de son sang, égorgé par ses crocs.
L’adrénaline se dissipant, Alexis se rendit compte qu’elle était exténuée et qu’il lui fallait se reposer. Et c’est là que trois morts-vivants surgirent du coin du mur. Vite ! Ouvrir cette porte, se mettre en sécurité ! Mais ses forces l’avaient abandonnée en une seule seconde et la poignée ne bougea pas ! Alexis s’effondra, vide, et attendit la fin…
…. Qui ne vit pas immédiatement : trois détonations rapprochées retentirent et elle fut éclaboussée de viande putréfiée. Une vague de dégout la submergea, bien vite remplacée par un sentiment de reconnaissance absolue lorsqu’elle vit s’approcher, tout sourire, un homme élancé en tenue de camouflage, un fusil à lunette sur l’épaule.
« Dieu soit loué, vous êtes arrivé juste à temps ! »
« Kevin Anderson, à votre service », répondit l’homme sur un ton enjoué.
« Et bien, ça n’était pas mon heure on dirait »
« Ben en fait, si ». Kevin épaula son fusil et lui logea une balle en plein front.
Suite à un événement cross road, une nouvelle règle est imposée aux joueurs : à chaque tour Kevin se déplace au hasard vers un lieu, tue tous les zombies de ce lieu, et exécute un personnage s’il est seul sur ce lieu !

Ce soir-là, au camp, la morosité continua de se répandre. Toujours pas de trace d’Alexis. Et les pillards qui commençaient à pulluler dans la zone. Quant aux médicaments, le stock avait diminué de manière incompréhensible. La nuit allait être longue et douloureuse. Mais plus personne ne parlait de l’épisode de trahison : la survie de toute façon paraissait de moins en moins probable.
A la fin du tour, le moral est en baisse, mais cela semble encore gérable. Stefano a trouvé un nouveau personnage, Lili Mae, au désespoir de Stéphane qui n’en a plus qu’un suite à la mort de Rod. Tchi a aussi récupéré l’Exécuteur, grâce à une fouille de Gabriel dans l’école. Les hypothèses sur le traître vont bon train, mais comme tant Stefano que Minh redoublent d’efforts pour donner des gages à la communauté. Bob aurait-il (encore) trompé son monde ? Stéphane aurait-il finalement feinté ? La résolution de la crise échoue coûtant encore un point de moral, par la faute de Tchi qui jouait en dernier et avait annoncé pouvoir défausser des médicaments, mais qui dut s’en servir avant pour soigner Gabriel qui avait reçu une engelure en se déplaçant. Plus que 5 tours encore !
Jour 4 : Epuisement
Lili Mae (Stefano) termina d’installer son piège explosif. « Le prochain rôdeur qui passera par là se fera griller, et tous ses petits copains avec ! ». La nouvelle copine de Hawk avait compris qu’elle devait redoubler d’effort pour ne pas paraître suspecte. Son acharnement sur le camp pouvait lui donner l’influence de sauver Hawk. Chloé aussi avait ramené du renfort en croisant la route de Thomas Heart (enfin un nouveau personnage pour Stéphane !). Mais ce n’était pas tout: on fait de drôles de rencontres au Supermarché, et Mike Show (Stefano) avait aussi rejoint le groupe, ainsi que Sophie Robinson (Minh).
Du renfort est une bonne nouvelle, mais la médaille a un revers : il faut nourrir tout ce petit monde. C’est ce que Gabriel tournait dans sa tête depuis un moment, depuis qu’il avait découvert un moyen de pénétrer dans le camp des pillards en toute discrétion. Entrer cela fonctionnait, mais pour accéder au butin, il n’y avait pas quatre solutions : il fallait foncer dans le tas et profiter de l’effet de surprise. Le sens du sacrifice du pompier n’était plus à prouver, l’heure était à l’action.
Le camp des brigands est un lieu particulier. Un joueur peut soit le fouiller : le jet d'1D6 déterminera s'il peut récupérer un objet et/ou prendre des blessures, soit l'attaquer pour augmenter le nombre d'objets potentiellement récupérables, mais augmenter aussi le nombre de blessures reçues, avec un maximum de 3 (donc la mort instantanée) en cas de 1 au dé.

Profitant de l’obscurité, Gabriel était entré et avait échappé aux quelques gardiens inattentifs : d’ailleurs qui aurait la drôle d’idée de se jeter dans la gueule du loup sans y être contraint ! Il avait emporté avec lui quelques pains de plastique qu’il disposa judicieusement dans deux angles du camp, tout en utilisant une mèche suffisamment longue pour se poster à l’opposé, proche de la tente qui semblait receler le matériel intéressant.
La double détonation secoua le camp. Comme prévu, une douzaine de pillards surarmés surgit de partout et convergea vers le leurre. Gabriel piqua un sprint et s’engouffra entre les pans de l’entrée. Vite! Il avisa des médicaments : avec ce qu’il avait prélevé au camp pour sa propre guérison, il serait de bon ton qu’il puisse remplir le stock.
Il enfourna un maximum de boîtes dans son sac avant de jeter un œil dehors. Le brouhaha semblait provenir de l’autre bout du campement. Il se risqua à l’extérieur de la tente. « Hey! T’es qui toi? » cria une voix derrière lui. Il reprit sa course en direction de l’ouverture entre les palissades qu’il avait utilisé pour entrer et entendit les coups de feu crépiter autour de lui.
« Quels guignols, même pas capable de …. »
Une violente douleur le frappa à l’épaule, et une autre au mollet. Gabriel serra les dents. Encore quelques mètres et il serait en dehors de l’enceinte. Mais avec ses blessures, peu de chance qu’il sème ses poursuivants. Brusquement, avant la brèche, il obliqua sa course et plongea derrière un empilement de caisses. Quelques secondes plus tard, il devina plusieurs personnes qui le dépassaient « Là, il a dû filer par ici, vite! ». Gabriel venait de gagner un peu de répit, mais même si ses blessures étaient superficielles, il ne voyait pas comment il pourrait s’en sortir.
A la fin du tour, les joueurs parviennent à défausser suffisamment de cartes médicaments pour éviter la crise. Le moral est encore suffisant. La barricade piégée posée par Stefano permet de tuer 3 zombies et d'éviter une infiltration dans le camp, l'identité du traître est de plus en plus floue.

Jour 5 : Commandant des Morts
« Gabriel et Alexis ne sont pas rentré, on ne peut pas se permettre de perdre un à un nos éléments ». Hugo essayait de prendre les choses en main. Il n’avait jamais eu le charisme de Gabriel, mais en son absence il voyait la possibilité de faire ses preuves et peut être de gagner plus de considération. « Toi le nouveau, va à la bibliothèque pour essayer de retrouver Alex, elle doit avoir eu un problème ».
Thomas, qui avait été clairement désigné, grogna et sans un mot ramassa ses couteaux et prit le chemin dans la direction indiquée. En tant que dernier arrivé il était plus sage de ne pas protester du ton cavalier utilisé par le coursier.
Gabriel avait mûri son plan. Peut-être était-ce suicidaire, mais au moins il espérait que son éventuel sacrifice ne serait pas vain. Il jeta son sac de médicament par-dessus la clôture, en espérant qu’un de ses alliés parviendrait à le repérer. « Maintenant, la nourriture ».
Il dégaina. Il lui restait 4 balles, ce ne serait probablement pas suffisant s’il était repéré, mais il pouvait espérer éliminer un pillard isolé au besoin. Il s’approcha en rampant de la tente « Avec un peu de chance, ils sont tous à ma poursuite là dehors ».
Le bruit d’une botte raclant le sol derrière lui lui fit immédiatement prendre conscience de son erreur! Il roula sur lui-même dans le but de descendre l’inconscient qui tentait de le surprendre, mais ses blessures l’handicapaient plus qu’il n’avait pu l’imaginer. La botte s’écrasa sur le poignet qui tenait l’arme, le lui brisant d’un seul coup. Un élan de douleur vrilla dans tout son corps, mais qui prit rapidement fin : Gabriel n’était déjà plus conscient quand la deuxième détonation retentit.
« Encore cet étage puis je mets les voiles, il n’y a plus personne ici ». Thomas achevait de passer au crible la bibliothèque. Avant de quitter la dernière pièce, un lourd manuscrit noir attira son regard. Exposé dans une vitrine, qui ne résista pas au soldat, l’ouvrage paraissait antique, et des gravures intrigantes en ornaient la couverture.
S’approchant, Thomas déchiffra le titre : LE LIVRE DES MORTS….
Hawk fouillait fébrilement la salle de classe de l’école en ruine. « Janet sera fière de moi si je peux récupérer de quoi nourrir la colonie ». En renversant un bureau au sol, un bocal en verre tomba et se brisa.
Hawk s’immobilisa, en adressant une prière silencieuse pour que les nouveaux hôtes du lieu ne l’aient pas entendu.
Après 5 minutes d’angoisse, elle poussa un soupir de soulagement. A l’instant même, trois zombies entrèrent dans la pièce. Sans arme, Hawk se débrouilla du mieux qu’elle put, mais parfois le mieux ne suffit pas. Un nouveau membre de la colonie venait de passer de vie à trépas.

Thomas jeta un œil à par la fenêtre, attiré par le bruit du mort-vivant qui trainait derrière lui, accroché comme un boulet, un sac dont le cliquetis métallique permettait de deviner un butin précieux. Il hésita un instant et se demanda si le Livre des morts pouvait lui servir en un tel instant. Par exemple en découvrant en son sein une formule permettant d’en appeler aux ténèbres et de prendre possession de l’âme torturée du malheureux grogneur qui, à quelques mètres en dessous, continuait sa déambulation sans but, en le libérant de ses tourments sans fin. Mais il privilégia une utilisation plus pragmatique et moins aléatoire de l’ouvrage: « Splotch » fit le crâne qui éclata sous le l’alliance du poids du manuscrit et de la gravité.
Arrivé en bas, Thomas ouvrit le sac et découvrit qu’il ne s’était pas trompé : une douzaine de boîtes de conserves hermétiquement fermées qui pourraient permettre à la colonie de tenir un quelques jours de plus !
« Hawk sera fière de moi si je peux récupérer de quoi soigner la colonie », pensa Janet en pénétrant dans l’ancienne salle d’opération. Un grand nombre de corps gisaient au sol. Janet pris son courage à deux mains, entra et referma derrière elle la porte pour éviter de se faire surprendre pendant sa fouille.
Le petit buffet devait contenir des antibiotiques et du désinfectant, ce serait au moins ça de pris. Elle enjamba prudemment le cadavre qui avait probablement été un chirurgien, à en juger par la longue blouse et le masque opératoire. « J’avais pourtant fait attention à ne pas lui marcher dessus » fut l’une de ses dernières pensées lorsqu’un poignet décharné lui agrippa la cheville et l’attira au sol, avant qu’une autre main lui arrache la carotide, ironiquement à la même seconde où Hawk poussait son dernier souffle, à quelques kilomètres de là ».
Thomas revint à la colonie au plus vite…
… juste à temps pour voir le Père Rocco Bellini, couvert de sang, planter un pieu dans un rôdeur et s’effondrer.
Thomas accouru. « C’est trop tard » cracha Rocco dans un dernier souffle. « Ils sont entrés, les barricades n’ont pas tenus. Ils y sont tous restés. Je te …aaarh… ». La tête du prêtre retomba au sol. La colonie venait de s’éteindre, Thomas en était quitte pour trouver un autre groupe à qui faire profiter de ses récentes trouvailles…
Les joueurs échouent à éviter la crise et perdent un point de moral. Lors de la phase d'invasion des zombies, les personnages sont submergés et un nombre suffisant pour faire tomber le moral à zéro meurent, la partie est perdue.

Et alors, pour la petite histoire, qui était le traître et a-t-il réussi son objectif personnel, pour remporter brillamment la partie ? Et bien c’est Stéphane qui avait réussi son pari de semer la zizanie en défaussant deux cartes dont une seule « mauvaise » à la fin du tour 2 et qui avait reporté tous les soupçons sur Minh et Stefano. Mais il manque son objectif personnel qui était d’avoir 4 cartes survivants en main!
Conclusion
Bilan final : une partie longue (3h30 pour 5 tours), avec peu de rythme, mais dans une magnifique ambiance de suspicion et de très bons moments. Dead of Winter se confirme comme un jeu tendu, complexe à lire, avec une importante part de chance dans les jets de dés et de hasard dans les recherches, mais qui offre une immersion parfaite, avec notamment les événements « cross road » qui ajoutent une touche narrative bienvenue.
Encore bravo à Stéphane pour son habile manigance, mais finalement personne n’aura gagné !
Et à bientôt !
Oh Oh Ohhhhhhh
Ton article est incoyable Tchi. BRAVO et merci de nous avoir fait revivre cette partie avec autant d’immerssion et de détail.
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C’est vrai que c’est un très joli récit, encore merci à Tchi !
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Plaisir !
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